Le tribunal correctionnel a assorti la peine de Mme Clain, 44 ans, d'une période de sûreté des deux tiers.
Elle a été reconnue coupable du délit d'association de malfaiteurs à visée terroriste comme son époux Mohamed Amri, un Tunisien de 58 ans, condamné à dix ans avec deux tiers de sûreté et interdiction définitive du territoire français.
La présidente du tribunal correctionnel, Isabelle Prévost-Desprez, a pointé leur "acharnement à vouloir passer en Syrie".
"Ce projet a échoué contre votre volonté, jamais vous n'y avez renoncé volontairement", a souligné la présidente à l'attention des prévenus, pas même après les attentats du 13 novembre 2015 revendiqués depuis la Syrie par les frères d'Anne Diana, Jean-Michel et Fabien Clain, devenus propagandistes de l'organisation Etat islamique.
"Vous avez entraîné vos enfants dans ce périple mortifère jusqu'à votre interpellation en Turquie à la frontière syrienne", a insisté la présidente, dénonçant des faits "d'une extrême gravité".
A l'énoncé du jugement, les proches du couple, dont leurs enfants, ont éclaté en sanglots.
La procureure avait requis dix ans de prison contre tous deux.
Anne Diana Clain, 44 ans, avait quitté la France en août 2015 avec Mohamed Amri, leurs trois enfants et son fils issu d'une précédente union, tous mineurs.
Ils avaient échoué à atteindre les zones tenues par l'EI, où se trouvait déjà toute la famille d'Anne Diana, dont ses frères.
Interceptés à la frontière turco-syrienne en juillet 2016, ils avaient été expulsés en septembre 2016 et incarcérés en France.
Mohamed Amri a assuré qu'il n'était pas question de s'établir en Syrie, uniquement de rendre visite à la famille Clain et éventuellement les "convaincre" de rentrer. Le tribunal a sanctionné une attitude de "déni, voire de provocation".
Anne Diana Clain a quant à elle expliqué qu'il s'agissait de partir vivre auprès de ses proches dans une "utopie" islamiste. Elle affirme aujourd'hui avoir été aveuglée par ses frères et l'idéologie de l'EI.
Pour le tribunal, sa "prise de distance" "peut être un préalable à une évolution positive". Elle a été condamnée à un suivi socio-judiciaire de trois ans assorti d'obligations.
Devant une peine qui "ne tient pas compte de l'évolution de Mme Clain", ses avocats Martin Desrues et Xavier Nogueras ont indiqué qu'ils feraient appel.
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