Mardi, il est venu en uniforme expliquer au Congrès pourquoi il avait saisi les juristes de la présidence, après avoir entendu Donald Trump demander à son homologue ukrainien d'enquêter sur un de ses rivaux.
"Je l'ai fait par sens du devoir", a déclaré M. Vindman, 44 ans dont plus de 20 ans dans l'armée américaine.
"C'est inapproprié pour un président des Etats-Unis de demander à un gouvernement étranger d'enquêter sur un de ses opposants", a-t-il poursuivi, en assurant avec une discipline toute militaire avoir agi en respectant sa "chaîne de commandement".
Malgré ses faits d'armes et ses médailles, les élus républicains ont cherché à atténuer la portée de son témoignage en mettant en doute sa loyauté.
Lundi, un sénateur républicain impliqué dans le dossier ukrainien avait décoché de premières flèches: "un grand nombre de bureaucrates n'ont jamais jugé Trump légitime (...) et participent au sabotage de ses politiques et aux efforts pour le destituer. Il est entièrement possible que Vindman en fasse parti", avait écrit Ron Johnson dans un courrier au Congrès.
Mardi, ses collègues de la Chambre des représentants sont allés plus loin, insinuant qu'Alexander Vindman pourrait avoir été influencé par ses origines ukrainiennes.
M. Vindman a reconnu, sous leur pression, que les Ukrainiens lui avaient proposé un poste de ministre de la Défense, mais il a assuré l'avoir immédiatement refusé.
"Je suis Américain, je suis arrivé dans ma petite enfance aux Etats-Unis", a-t-il expliqué.
"Papa, ne t'inquiète pas"
Son père a décidé de fuir l'antisémitisme de l'Union soviétique quand Alexander Vindman avait trois ans et la famille s'est installée à New York, où lui et ses deux frères ont grandi comme de petits Américains avant de s'engager, tous les trois, dans l'armée des Etats-Unis.
"Je voulais passer ma vie à servir cette nation qui a donné refuge à ma famille", a-t-il expliqué lors de son audition. Envoyé en Irak en 2004, il a reçu une décoration après avoir été blessé par un engin explosif.
Parlant couramment l'Ukrainien et le Russe, diplômé de la prestigieuse université d'Harvard, il a ensuite travaillé dans les ambassades américaines à Kiev et Moscou. Depuis 2018, il occupe un poste de conseiller sur les affaires européennes au sein du Conseil de sécurité nationale à la Maison Blanche.
Son frère jumeau, Yevgeny, travaille lui au sein des services juridiques de la présidence. Mardi, Alexander Vindman a fréquemment fait référence à ce "petit" frère, né "huit secondes" après lui et assis juste derrière lui pour le soutenir face aux assauts républicains.
Nerveux dans les premières minutes, il a peu à peu gagné en assurance, n'hésitant pas à reprendre un élu qui l'avait appelé "Monsieur Vindman". "C'est lieutenant-colonel Vindman."
Accusé d'avoir été mal perçu par sa hiérarchie, il a dégainé une évaluation de sa supérieure le qualifiant de "brillant". Il a assuré être "non partisan".
Dans son introduction, il avait remercié son père d'avoir choisi d'émigrer aux Etats-Unis.
"En Russie, témoigner en public dans une enquête contre le président me coûterait certainement la vie", avait-il souligné avant d'ajouter: "Papa, ne t'inquiète pas, ça va aller même si je dis la vérité."
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