Une réponse en forme de fin de non recevoir au patron des sénateurs LR Bruno Retailleau qui a déposé le 8 novembre une proposition de loi pour lutter contre les "listes communautaristes", en pleine polémique sur ce sujet et le voile, dans le sillage du débat sur l'immigration au parlement voulu par le chef de l'Etat.
"C'est un renoncement de plus. La République doit poser des limites. Avec ce raisonnement on ne dissoudrait pas les mouvements anti-républicains. L'immobilisme est en marche, rien ne l'arrêtera!" a réagi M. Retailleau.
Visant "l'islam politique" et "l'islamisme politique" de ceux qui ont "un projet de séparation d'avec la République", le chef de l'Etat a affirmé que le gouvernement porterait "des actions nouvelles concrètes dans les prochaines semaines" sans plus de précisions.
Mais, face aux listes électorales communautaires, "il ne s'agit pas de proclamer l'interdiction pour régler le problème", a-t-il dit, soulignant la difficulté de les identifier.
Le texte vise notamment à empêcher le dépôt de listes ou le financement de candidats menant une "campagne communautariste" et soutenant des revendications "fondées sur l'origine ethnique ou l'appartenance religieuse".
"Je ne peux bien entendu rester silencieux sur la question du communautarisme, de l'islamisme politique", a dit Emmanuel Macron, à des maires dont plusieurs lui ont fait remonter des cas d'associations salafistes très actives dans leur commune.
"12 lieux de culte ont ainsi été fermés, 4 écoles hors contrat, 9 établissements associatifs, près de 130 débits de boissons", a précisé le chef de l'Etat. "Cette action continuera d'être menée", a-t-il dit aux maires, "peut-être faut-il des lois nouvelles ou des décisions plus fortes".
"Mais je veux nous appeler collectivement à ne pas tout confondre", "ça n'est en aucun cas un cadre de combat ou d'exclusion" contre une partie de la société française. "Ce serait une profonde erreur historique et une faute lourde politique".
A propos des listes communautaires, se disant "pragmatique" il a estimé qu'"il ne s'agit pas de proclamer l'interdiction pour régler le problème" étant donné la difficulté de les identifier. "Je nous appelle collectivement à la prudence" pour "voir toutes les conséquences de ce qu'on propose".
"Comment les définir ? Qui en serait le juge et selon quels critères?" "Qui peut penser d'ailleurs que de telles listes se présenteront à visage découvert ?" a lancé Emmanuel Macron qui a appelé au "combat politique". Il faut "faire tomber les masques de ceux qui combattent la devise inscrite sur les frontons des mairies qu'il convoitent".
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