Cette femme de 44 ans aux longs cheveux ondulés, mère de six enfants, comparaît aux côtés de son époux Mohamed Amri, un Tunisien de 58 ans, petite barbe grise et cheveux noués sur la nuque.
Tous deux, surveillés dans le box par quatre policiers cagoulés, sont détenus depuis leur expulsion par les autorités turques il y a trois ans.
Pendant deux jours, ils vont comparaître pour association de malfaiteurs à visée terroriste, pour avoir tenté sans succès de rejoindre la famille Clain en Syrie entre 2015 et 2016.
Au-delà de ce délit, le procès promet une plongée dans ce clan familial décrit par un ancien proche comme une "secte" extrémiste et converti à l'islam dès 1999 par Mohamed Amri.
Anne Diana Clain écrivait l'an dernier à ses juges avoir "appris de ses erreurs" après avoir cru à "l'utopie" de l'EI, et être "déçue" que ses proches "soient devenus aussi haineux". Le tribunal devra évaluer sa sincérité.
Entre 2014 et 2015, toute sa famille, qui fut au cœur de la mouvance islamiste radicale toulousaine, avait gagné les zones tenues par l'organisation État islamique (EI): d'abord son frère Jean-Michel et ses proches, puis Fabien, sa famille et leur mère Marie-Rosane. Mais aussi les deux filles aînées d'Anne Diana et sa demi-sœur, avec maris et enfants.
Fabien et Jean-Michel Clain, devenus propagandistes de l'EI, enregistreront de 2015 à 2018 de nombreux messages et chants ultra-violents en français, en particulier la revendication des attentats sanglants du 13 novembre 2015. Ils ont été tués en février par des frappes de la coalition internationale à Baghouz, ultime bastion de l'organisation.
Anne Diana Clain, Mohamed Amri, leurs trois enfants et son fils issu d'un précédent mariage, tous mineurs, avaient pris la route de la Syrie en août 2015, via la Grèce.
Devant les enquêteurs, elle a expliqué qu'il s'agissait de partir vivre dans un "État musulman".
Leur périple s'était d'abord arrêté à la frontière gréco-turque. Après huit mois d'attente en Bulgarie, ils étaient finalement passés en Turquie mais avaient été interceptés en juillet 2016 alors qu'ils s'apprêtaient à entrer en Syrie, incarcérés, puis expulsés.
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