La vague de mauvais temps qui touche le nord de l'Italie concernait surtout lundi la région du Trentin-Haut-Adige, frontalière de l'Autriche, affectée par d'importantes chutes de neige.
A Venise et sur les îles de sa lagune, les écoles devaient rouvrir leurs portes et accueillir à nouveau les enfants tandis que commerçants et riverains s'employaient, munis de seaux et de balais, à nettoyer les boutiques et les appartements envahis à plusieurs reprises par l'eau et la boue.
Les vaporetti, emblématiques bateaux-taxis vénitiens, ont repris leurs va-et-vient sur le Grand Canal et comme toujours le retrait des eaux a laissé derrière lui des monceaux de détritus sur les places et les ruelles de la cité lacustre.
Si les niveaux de marées attendus lundi sont encore importants - 110-115 cm attendus au maximum à vers 13H20 (12H20 GMT) -, ils sont désormais plus habituels pour les Vénitiens, et loin derrière le pic de 1,87 m de mardi qui a frappé la "Sérénissime", inondée à plusieurs reprises depuis, et dont les images ont fait le tour du monde.
Selon le Centre des marées de Venise, la célèbre Place Saint-Marc, qui est un des points les plus bas de la Cité des Doges, commence à être inondée dès lors que survient une marée supérieure à 80 cm. Elle a été rouverte au public dimanche.
- "Le prix à payer..." -
"Des formulaires seront bientôt mis à la disposition des citoyens et des entreprises pour réclamer des dédommagements", a twitté dimanche soir le maire Luigi Brugnaro après un pic à 1,50 m survenu dans la journée.
Depuis mardi, plus de 50 églises ont été endommagées, dont la Basilique Saint-Marc, des boutiques et des demeures inondées. Des hôtels commencent en outre à déplorer des annulations pour les fêtes de fin d'année.
Les prévisions météorologiques prévoient des marées n'excédant pas 110 cm pour les jours à venir, ce qui devrait permettre à la ville d'évaluer les dégâts, d'ores et déjà estimés par le maire à plus d'un milliard d'euros.
- Le sud aussi -
Menacés aussi par les eaux dimanche, deux autres joyaux italiens que sont Florence et Pise, en Toscane, semblaient lundi avoir échappé au pire, le niveau des fleuves et notamment celui de l'Arno (qui traverse les deux villes) étant à la baisse ce qui a conduit les autorités régionales à lever l'état d'alerte.
"Venise est dans le drame mais d'autres régions ont été frappées par le mauvais temps. Je pense à la Basilicate (sud) avec Matera, aux Pouilles, à la Calabre, à la Sicile et personne n'en parle", a déploré dimanche Luigi Di Maio, ministre italien des Affaires étrangères et patron du Mouvement 5 Etoiles (antisystème).
Capitale européenne de la culture 2019, Matera a été envahie la semaine passée par l'eau et la boue qui ont provoqué d'importants dégâts dans les commerces de cette cité méridionale aux habitations troglodytes caractéristiques.
Si la Vénétie et la Toscane poussaient lundi un soupir de soulagement, c'est la région du Trentin-Haut-Adige, frontalière de l'Autriche, qui était frappée par le mauvais temps, d'importantes chutes de neige ayant provoqué dimanche une avalanche qui a frôlé un centre habité du Val Martello, sans causer de dégâts majeurs.
Un train régional a déraillé lundi peu avant 06H00 (05H00 GMT), sans faire de blessés, en raison d'un glissement de terrain sur la voie à hauteur de Rio Pusteria, à 50 km au nord de Bolzano (nord).
Par précaution, une trentaine de routes nationales et provinciales restaient fermées lundi à la circulation dans toute la zone du Val Martello de même que les écoles.
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