Au moins 25 villes d'Iran ont été touchées par ces violences depuis le début des manifestations vendredi déclenchées quelques heures après l'annonce d'une réforme du système de subvention du carburant à la pompe censée bénéficier aux couches les moins favorisées de la population.
Qualifiés d'"émeutiers" par les autorités, des contestataires ont bloqué certains axes de circulation, incendié des banques et des édifices publics. Un civil et un policier sont morts dans les violences, selon les agences iraniennes.
Fait plutôt rare, la télévision publique a diffusé des images de jeunes gens masqués dans des rues jonchées de débris en train d'incendier des bâtiments publics.
Selon des informations relayées par les agences locales, 40 personnes ont été arrêtées à Yazd (centre), et 180 dans la province du Khouzestan (sud-ouest) depuis le début des troubles.
Réagissant à un message du secrétaire d'Etat Mike Pompeo affirmant samedi que les Etats-Unis étaient avec le "peuple iranien", les Affaires étrangères à Téhéran ont vu "l'expression du soutien (...) américain à un groupe d'émeutiers". Elles ont "condamné ces remarques (...) interventionnistes" et "hypocrites".
Dimanche, la Maison Blanche avait dit soutenir "les Iraniens dans leurs manifestations pacifiques" et condamné "l'usage de la force et les restrictions de communications" et les dérives d'un pouvoir qui, selon Washington, a "abandonné son peuple".
Les Etats-Unis et l'Iran sont des ennemis jurés. Ce sont le retrait unilatéral des Etats-Unis en 2018 de l'accord international sur le nucléaire iranien de 2015 et le rétablissement de lourdes sanctions américaines contre Téhéran qui ont plongé l'économie iranienne dans une violente récession.
Internet largement inaccessible
La situation en Iran restait très difficile à évaluer à l'échelle du pays du fait du black-out, Internet restant lundi largement inaccessible après plus de 24H de restrictions.
Citant une "source gouvernementale", l'agence Fars, proche des conservateurs, a indiqué qu'il était toujours difficile de dire quand les restrictions d'accès à internet seraient levées.
Seul l'accès au web iranien était possible avec un téléphone portable, et de nombreuses lignes fixes étaient coupées.
Annoncée vendredi par le gouvernement, la mesure à l'origine des troubles prévoit que le prix de l'essence, très subventionnée, augmente de 50% et passe ainsi de 10.000 à 15.000 rials (11 centimes d'euros) pour les 60 premiers litres achetés chaque mois.
Au-delà de cette quantité, le prix du litre doit tripler, à 30.000 rials.
Les autorités assurent que les recettes dégagées doivent bénéficier aux 60 millions d'Iraniens les moins favorisés,sur une population totale de 83 millions d'habitants.
Les manifestations de colère populaire interviennent à quelques mois des législatives prévues en février.
"Que personne n'aide ces criminels"
Dimanche, le président Hassan Rohani a affirmé que l'Etat, face à "l'émeute" ne devait "pas autoriser l'insécurité dans la société".
Il a aussi de nouveau justifié la hausse du prix du carburant en expliquant que l'Etat n'avait pas d'autre solution pour aider mieux les "familles à revenu moyen et bas qui souffrent de la situation économique créée par les sanctions" américaines.
Le Fonds monétaire international estime que le PIB de l'Iran devrait chuter de 9,5% cette année après un recul de 4,8% en 2018. L'inflation, entraînée par la chute du rial face aux grandes devises d'échange, atteint officiellement 40%.
Soutenant la hausse du prix de l'essence, le guide suprême d'Iran Ali Khamenei a condamné dimanche les actes de violences commis par des protestataires et déploré que "certains (aient) perdu la vie" dans cette agitation.
Certaines entités opposées au pouvoir "se réjouissent" des troubles, a-t-il dit, demandant "que personne n'aide ces criminels". "Endommager et mettre le feu (à des biens) n'est pas (une réaction) de personne normale mais de hooligan".
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