Pont, rue, église ou même confiserie. À Rouen (Seine-Maritime), la figure de Jeanne d'Arc est omniprésente. C'est ici, sur l'actuelle place du Vieux-Marché, que la Pucelle d'Orléans a péri sur le bûcher puis a vu ses cendres jetées dans la Seine, au niveau de l'actuel pont Boieldieu. Cent ans après sa canonisation, en 1920, la ville va s'animer autour d'une année johannique et d'un programme qui a pour ambition de "mettre en avant la figure de Jeanne d'Arc, car tout le monde peut se retrouver en elle", affirme Jean-Charles Descubes, ancien archevêque de Rouen et vice-président des Amis de l'Historial Jeanne d'Arc qui a construit ce programme d'animations avec la Ville.
Les cinq ans de l'Historial
Des concerts, des conférences et toutes sortes de créations artistiques seront proposées jusqu'à l'automne 2020, en associant la plupart des structures culturelles de la Métropole. Au premier lieu desquels, l'Historial Jeanne d'Arc qui a ouvert ses portes en mars 2015 à l'arrière de l'archevêché. "L'idée était de rendre hommage à Jeanne d'Arc, car c'est une partie intégrante de la ville, se remémore Laure Dufay, directrice de la Régie des équipements culturels. Ce lieu veut associer son image d'un point de vue culturel et touristique dans une volonté d'attractivité."
L'Historial ne se conçoit pas comme "un musée classique", mais un comme un "équipement culturel plus moderne et plus grand public, en misant sur le numérique". Dans ce cadre, des expositions temporaires sont proposées avec "des sujets qui dépassent Jeanne d'Arc et qui attirent un public un peu différent", poursuit Laure Dufay. Si les Playmobil sont à l'honneur, ce sera ensuite une exposition sur les grands procès dans l'histoire judiciaire, en partant de celui de la Pucelle d'Orléans.
Jeanne d'Arc est conduite ici à travers les rues de Rouen vers le bûcher, avec cette reconstitution en Playmobil à l'Historial Jeanne d'Arc. - Amaury Tremblay
Redorer les fêtes johanniques
S'il y a un rendez-vous qui sera le point d'orgue de cette année 2020, ce seront bien les fêtes johanniques, organisées dimanche 10 mai 2020. Jean-Charles Descubes espère bien que les Rouennais répondront présents pour ces fêtes qui ont du mal à rassembler beaucoup de monde chaque année. "Il est dommage que l'on ne s'approprie pas plus la figure de Jeanne d'Arc qui a un caractère très moderne", affirme-t-il.
L'Historial Jeanne d'Arc est ouvert depuis 2015 à l'arrière de l'archevêché de Rouen. - Amaury Tremblay
"Il faut marquer le coup pour cette année johannique", insiste Bertrand Rouziès, médiéviste à l'université de Rouen, qui porte un projet autour d'une traduction inédite à paraître du poème-testament que Christine de Pizan a dédié, en juillet 1429, à la libératrice d'Orléans. Une lecture publique du texte sera proposée en habits, de même qu'un défilé de mode médiévale au sein de l'abbatiale Saint-Ouen. "Nous avons également proposé à l'Historial de lancer la reconstitution de l'étendard de Jeanne d'Arc avec le soutien d'une brodeuse locale", souligne Bertrand Rouziès. La réponse est encore attendue mais le coût est estimé à 11 000 €. "Nous pourrions lancer une souscription auprès de la population", ajoute Bertrand Rouziès qui veut ainsi encourager, un peu plus, les Rouennais à s'approprier Jeanne d'Arc.
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