"Cela fait sept ans, preuve qu'il y a eu du bon boulot", sourit le technicien basque, 51 ans. Depuis sa première lors du France-Uruguay d'août 2012 (0-0), se sont succédé une finale d'Euro et un titre mondial, entre autres. Du "bon boulot", en effet.
Pourtant, Deschamps "ne regarde pas derrière": "Je sais ce qu'il s'est passé, mais je ne m'endors pas là-dessus, au contraire, je garde la même envie, la même passion".
Et ce, même lorsqu'il s'agit de s'envoler pour un long périple de la pelouse enneigée de Clairefontaine vers celle, toute fraîche, de l'ultramoderne et flambant neuve "Arena Kombetäre" (22.000 places) de Tirana, où les ouvriers appliquaient les derniers coups de pinceau samedi soir.
La victoire tristement obtenue jeudi contre la Moldavie à Saint-Denis (2-1), la première place du groupe H glanée grâce à un faux pas de la Turquie contre l'Islande (0-0)... Au vu des circonstances, on pourrait pourtant presque comprendre l'émergence d'une éventuelle lassitude.
"Ne pas faire les choses à moitié"
Mais "DD" se sent au contraire "totalement épanoui" et toujours aussi déterminé à "ne pas faire les choses à moitié".
Appliquée au week-end, cette devise oblige l'ancien entraîneur de Marseille à deux choses. Ne pas se satisfaire uniquement d'une qualification alors qu'il peut y associer une première place de groupe, d'abord. Et laisser derrière lui la victoire poussive contre les Moldaves, en éclipsant au passage les démons offensifs entrevus lors des derniers matches.
"Ce qui l'énerve le plus, c'est le relâchement", estimait cette semaine Raphaël Varane, capitaine en l'absence d'Hugo Lloris, blessé. "Il est très pointilleux, il sait être attentif au petit détail, se remettre en cause aussi".
La remise en cause, en l'occurrence, a eu lieu dès la mi-temps, jeudi dans le vestiaire du Stade de France. "J'ai dit ce que j'avais à dire, même si j'ai été peut-être été un peu dur avec des joueurs", a-t-il admis.
Les joueurs visés ? Sans doute le quatuor offensif formé par Antoine Griezmann, Olivier Giroud, Kingsley Coman et Kylian Mbappé, lequel a "peut-être un peu trop tenté", selon Deschamps. Les quatre n'auront pas la chance de pouvoir se rattraper ensemble: victime d'un "petit souci musculaire", Coman n'a pas accompagné ses partenaires en Albanie.
"On doit faire mieux"
Après cette sortie mitigée, pas de sentiment de "revanche", selon Deschamps. Mais le patron des Bleus "attend plus" de son équipe, a-t-il assuré en conférence de presse samedi.
"On veut créer plus de mouvement, retrouver du liant, être tranchant dans nos actions et réussir à bousculer l'adversaire", a renchéri Varane. "On peut faire mieux, on doit faire mieux".
Il y a en effet quelques faits qui fâchent. Les Bleus n'ont inscrit que quatre buts en trois matches abordables - Islande, Turquie, Moldavie -, tous sur phases arrêtées. Leur sauveur Giroud, buteur à chaque fois, est pourtant l'atout offensif le moins en confiance avec son absence quasi-totale de temps de jeu en club. Et leur artilleur habituel, Griezmann, reste sur sa plus longue disette en Bleu avec sept matches sans marquer...
De quoi inciter le sélectionneur centenaire à bouleverser son "onze" de titulaires dimanche, en plus de devoir trouver un remplaçant à Coman ?
Même si le manque de rythme de Giroud pourrait profiter à un autre attaquant, comme Wissam Ben Yedder, difficile d'imaginer Deschamps prendre des risques inconsidérés pour cette dernière de l'année.
Car le piège guette: "Il y a l'inauguration du stade, la ferveur des Albanais quand ils jouent chez eux... On aura un autre combat à livrer", avance le patron des Bleus.
Et l'enjeu est réel: "Vu la configuration du tirage au sort (le 30 novembre) il vaut mieux finir premier (et donc faire au moins aussi bien, en Albanie, que la Turquie en Andorre, NDLR)", assène-t-il.
En effet, si une première place assure à son détenteur un placement dans l'un des deux premiers chapeaux du tirage, une deuxième place de groupe pourrait, selon les résultats des autres groupes, rétrograder les Bleus dans le troisième, voire quatrième et dernier pot.
"On aura ce qu'on mérite", philosophe Deschamps. La sagesse du "centenaire", sûrement.
A LIRE AUSSI.
Bleus: liste, jeu, tirage... Les clés pour "rester en haut" à l'Euro
Les Bleus en Moldavie, première étape sur la route de l'Euro-2020
Euro-2020: Les Bleus déroulent leur partition en Moldavie
Qualif Euro-2020: premier tournant pour les Bleus face à l'Islande
Mondial-2018: les Bleus doivent vaincre en Suède pour entrevoir la Russie
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.