"Ca va péter, ça va péter", "On est là même si Macron il veut pas", "Joyeux anniversaire" chantaient des manifestants Porte de Champerret, à Paris. Vers 10H00, quelques dizaines de "gilets jaunes" ont investi à pied le périphérique voisin, entraînant immédiatement une intervention de forces de l'ordre et un reflux tout aussi rapide des manifestants.
Porte de Champerret, départ d'une manifestation autorisée, les forces de l'ordre ont a plusieurs reprises usé de gaz lacrymogène pour disperser en vain quelques centaines de manifestants.
Idem place d'Italie, rive gauche, point de départ d'une seconde manifestation, la police a délogé à coups de grenades lacrymogènes un petit groupe qui avait incendié des palettes en bois.
A Paris, un premier bilan de la préfecture de police faisait état à 10H50 de plus d'un millier de contrôles et de 24 interpellations.
Les points névralgiques de la capitale, des Champs-Elysées à la Concorde ou aux abords des ministères, étaient quadrillés par les forces de l'ordre. Plusieurs stations de métros ou de RER étaient fermées "jusqu'à nouvel ordre" samedi.
Pour cet "acte 53", la "révolte des ronds-points", née il y a un an pour protester contre une taxe sur le carburant avant de devenir un ample mouvement de contestation qui a bouleversé le mandat d'Emmanuel Macron, espère regagner des couleurs.
"Retour aux ronds-points"
Alors que le gouvernement a concédé primes d'activité, heures supplémentaires défiscalisées et organisé un vaste débat national, le mouvement s'est peu à peu étiolé dans la rue.
Les dernières manifestations n'ont jamais rassemblé plus de quelques milliers de personnes, très loin des 282.000 manifestants recensés le 17 novembre 2018 lors du samedi inaugural.
Sur Facebook, la mouvance fourmille d'initiatives pour marquer le coup avec cet "acte 53". Tractages, manifestations, retours sur les ronds-points: plus de 270 actions sont annoncées tout le week-end, partout en France.
Un an après, les multiples revendications de cette vaste contestation demeurent: baisse de la TVA sur les produits de première nécessité, retour de l'ISF, référendum d'initiative citoyenne...
"Plusieurs milliers de personnes" sont attendues à Paris, selon une source sécuritaire. Sur l'ensemble du territoire, les autorités s'attendent à "une mobilisation importante mais pas comme celles que nous avons pu enregistrer en décembre ou janvier", au plus fort du mouvement qui a ébranlé le pouvoir.
Dans la capitale, la préfecture de police a multiplié les périmètres interdits à la manifestation, notamment autour des Champs-Elysées, pour tenter d'éviter de revivre violences et saccages.
Certains "gilets jaunes" veulent néanmoins retourner sur la célèbre avenue, théâtre de plusieurs temps forts du mouvement.
"samedi compliqué"
Figure de la contestation, Éric Drouet a publié une vidéo pour proposer aux manifestants un rassemblement à pied non déclaré, "hors de la zone interdite" dans un lieu encore non déterminé, qui les mènerait ensuite sur l'avenue "sans signes distinctifs, ni gilets jaunes".
Une autre figure du mouvement, Priscillia Ludosky, prendra la tête d'une manifestation déclarée qui doit partir de la place d'Italie à 14H00 pour rejoindre la place Franz-Liszt, près de la Gare du Nord.
Un autre cortège déclaré, soutenu par l'intermittente Sophie Tissier et le collectif des "Policiers en colère", doit lui partir de Montmartre à 10H00 pour rallier la place de la Bastille.
Parmi tous ces rassemblements, les autorités attendent "200 à 300 ultra-jaunes et 100 à 200 militants d'ultragauche" à Paris, selon la source sécuritaire, qui pronostique un "samedi compliqué".
Plusieurs actions de blocages sont annoncées dans des "temples de la consommation". Des occupations sont annoncées dans la journée notamment chez Ikea (Madeleine), Nike (Forum des Halles), H&M (rue La Fayette) et dans un Apple Store.
"Il est fort possible que la mobilisation soit éclatée", confie à l'AFP Jean-François, militant de la gauche radicale. Pour lui, le mouvement "revient à ses origines avec l'occupation des ronds-points dans toutes les régions de France", à cause de la "répression violente des manifestations".
Des rassemblements sont programmés dans plusieurs grandes villes dont Bordeaux, Lille, Lyon, Marseille, Nantes et Toulouse. Des appels à réinvestir les ronds-points, avec ou sans blocages, ont également été lancés à Besançon, Calais, Colmar, Dole, Dunkerque ou Montpellier.
A Grenoble, une manifestation unitaire doit réunir syndicats, "gilets jaunes" et associations: les organisateurs y voient une "préparation au 5 décembre", date d'une grève interprofessionnelle redoutée par l'exécutif.
Enfin, des barrages au péage de Virsac (Gironde) sur l'A10, saccagé fin novembre 2018, et au niveau de sorties d'autoroutes sur l'A7 en Vaucluse ou sur l'A47 dans la Loire sont également prévus.
bur-sva-rbl-sb/or
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