Sur Facebook, la mouvance fourmille d'initiatives pour marquer le coup avec cet "acte 53". Tractages, manifestations, retours sur les ronds-points: plus de 270 actions sont annoncées tout le week-end.
Suffisant pour raviver la flamme? Les dernières manifestations hebdomadaires n'ont jamais rassemblé plus que quelques milliers de personnes, très loin des 282.000 manifestants recensés le 17 novembre 2018 lors du samedi inaugural.
Un an après, les multiples revendications de cette vaste contestation, née de l'opposition à une taxe sur les carburants, demeurent: baisse de la TVA sur les produits de première nécessité, retour de l'ISF, référendum d'initiative citoyenne...
Difficile à prévoir, la mobilisation de samedi tient les autorités en alerte. Le secrétaire d'État à l'Intérieur Laurent Nuñez a promis "un dispositif adapté" côté forces de l'ordre.
"Plusieurs milliers de personnes" sont attendues à Paris, selon une source sécuritaire. Sur l'ensemble du territoire, les autorités s'attendent à "une mobilisation importante mais pas comme celles que nous avons pu enregistrer en décembre ou janvier", au plus fort du mouvement qui a ébranlé le pouvoir.
Objectif Champs-Élysées ?
Dans la capitale, la préfecture de police a multiplié les périmètres interdits à la manifestation, notamment autour des Champs-Elysées, pour tenter d'éviter de revivre violences et saccages.
Certains "gilets jaunes" veulent néanmoins retourner sur la célèbre avenue, théâtre de plusieurs temps forts du mouvement.
L'événement le plus suivi sur Facebook, qui rassemble plus de 5.300 participants et 7.000 personnes, annonce un "anniversaire sur les Champs-Élysées" dès 10H00 et un "barrage filtrant" autour du rond-point de l'Étoile à partir de 14H00.
Figure de la contestation, Éric Drouet a lui publié une vidéo pour proposer aux manifestants un rassemblement à pied non déclaré, "hors de la zone interdite" dans un lieu encore non déterminé, qui les mènerait ensuite sur l'avenue "sans signes distinctifs, ni gilets jaunes". Auparavant, le chauffeur routier appelle à une "opération escargot" sur le périphérique à partir de 10H00.
Autre figure, Priscillia Ludosky prendra la tête d'une manifestation déclarée, qui doit partir de la place d'Italie à 14H00 pour rejoindre la place Franz Liszt, près de la Gare du Nord.
Un autre cortège déclaré, soutenu par l'intermittente Sophie Tissier et le collectif des "Policiers en colère", doit lui partir de Montmartre à 10H00 pour rallier la place de la Bastille.
"Préparation au 5 décembre"
Parmi tous ces rassemblements, les autorités attendent "200 à 300 ultra-jaunes et 100 à 200 militants d'ultragauche" à Paris, selon la source sécuritaire, qui pronostique un "samedi compliqué".
Plusieurs actions de blocages sont annoncées dans des "temples de la consommation". Un magasin Carrefour doit être visé dès 9H00 porte d'Auteuil et d'autres occupations sont annoncées plus tard dans la journée chez Ikea (Madeleine), Nike (Forum des Halles), H&M (rue La Fayette) et dans un Apple Store.
"Il est fort possible que la mobilisation soit éclatée", confie à l'AFP Jean-François, militant de la gauche radicale. Pour lui, le mouvement "revient à ses origines avec l'occupation des ronds-points dans toutes les régions de France", à cause de la "répression violente des manifestations".
Des rassemblements sont programmés dans plusieurs grandes villes dont Bordeaux, Lille, Lyon, Marseille, Nantes et Toulouse. Des appels à réinvestir les ronds-points, avec ou sans blocages, ont également été lancés à Besançon, Calais, Colmar, Dole, Dunkerque ou Montpellier.
A Grenoble, une manifestation unitaire doit réunir syndicats, "gilets jaunes" et associations: les organisateurs y voient une "préparation au 5 décembre", date d'une grève interprofessionnelle redoutée par l'exécutif.
Enfin, des barrages au péage de Virsac (Gironde) sur l'A10, saccagé fin novembre 2018, et au niveau de sorties d'autoroutes sur l'A7 dans le Vaucluse ou sur l'A47 dans la Loire sont également prévus.
Dimanche, des rassemblements sont aussi annoncés à Paris et en province. Un hommage sera notamment organisé à Pont-de-Beauvoisin (Isère), en mémoire d'une manifestante tuée au premier jour des manifestations, après avoir été percutée par une voiture sur un rond-point.
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