Vincent Debost, directeur de la compagnie JimOé, interprète également sur scène l'un des personnages de Penser qu'on ne pense à rien, c'est déjà penser à quelque chose : une pièce truculente, imaginée par Pierre Bénézit. Vincent nous annonce la couleur :
Quel est le sujet de cette pièce ?
"C'est l'histoire de deux cousins : Paulbert et Gérard. J'incarne Paulbert et Olivier est Gérard. Ils tiennent une boutique de vin, mais le commerce périclite. L'arrivée d'un troisième personnage va déclencher les réflexions philosophiques de Paulbert. Derrière l'énervement respectif des deux cousins, on réalise qu'ils s'aiment beaucoup sans jamais se l'avouer. Gérard est fasciné par les écrits de Paulbert et Paulbert est vraiment attaché à Gérard qui le suit dans ses aventures. Paulbert, par un jeu de l'esprit, va imaginer une machine à remonter le temps. Il nous livre sa manière de concevoir le monde. C'est tout à fait farfelu, et en même temps extrêmement lucide. Il y a dans ce duo un peu de Bouvard et Pecuchet ou de Don Quichotte et Sancho Panza. C'est absurde et surréaliste, et les dialogues évoquent à la fois l'univers de Desproges, de Dubillard et de Beckett."
Comment est né ce spectacle ?
"La compagnie JimOé créée par Sarah Tick et moi-même monte essentiellement des pièces contemporaines comme Peurs, notre dernière création ou Tonnerre jouée cet été à Avignon. Je connais l'auteur, Pierre Bénézit depuis plus de 20 ans. Nous nous sommes rencontrés sur les plateaux de cinéma et sur les planches des théâtres. C'est en 2006 que Pierre répond à une commande d'écriture de Jean-Michel Ribes : il crée une pièce de 30 minutes baptisée Les Hommes préhistoriques sont des cons. C'est la genèse de la pièce. Cette première version courte a eu un tel succès que Pierre a choisi d'en faire une vraie pièce. Elle évolue jusqu'en 2018, où elle trouve enfin sa forme aboutie, au théâtre de Belleville à Paris."
Le personnage féminin vient jouer un rôle de révélateur dans cette comédie douce-amère. - Guillaume Ledun
Comment avez-vous fait le casting de cette pièce ?
"C'est autant une histoire amicale qu'artistique. Pour donner cette forme aboutie à la pièce, il nous a fallu un an et demi de travail. Au début, j'en étais le metteur en scène, mais très vite, je me suis investi davantage en incarnant l'un des trois personnages de la pièce. Olivier, Anne et moi, avons tous un rapport à l'humour très différent. Mais si notre registre humoristique diffère, notre humour se communique particulièrement bien ! Tous les trois, nous avons apprécié la profonde humanité des personnages dessinés par Pierre et la loufoquerie douce-amère dans laquelle ils évoluent. Olivier et Anne ont déjà travaillé ensemble, notamment sur du Courteline ou du Feydeau, et notre complicité se ressent sur scène. D'autant plus que tout repose sur le jeu d'acteur pour cette pièce ; il y a très peu d'accessoires et d'artifices. Nos trois personnalités combinées nous ont permis de définir la rythmique et l'esprit farfelu nécessaire."
Vendredi 22 novembre 2019 à 20 h 30 à l'espace Philippe Auguste à Vernon. 12 à 22 €. Tél. 02 32 64 53 16
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