Après avoir pu se produire il y a sept ans, dans le cadre d'un plateau découverte de jeunes talents pour le festival Chants d'Elles, Tallisker est aujourd'hui tête d'affiche. Elle nous présente en exclusivité au Trianon transatlantique à Sotteville-lès-Rouen (Seine-Maritime) son futur album Contrepoints : jeux d'influences, né entre Téhéran, New-York et Paris.
Quelle sera la couleur de ce nouvel album ?
"Je me suis fait connaître par un style plutôt mélancolique, seule en scène avec mon violoncelle. Avec Contrepoints, on change complètement de registre. C'est un virage à 180°, dont la chanson Somewhere, déjà en ligne, donne un aperçu. On y trouve des samples, des sons d'influence iranienne, mais aussi un élan plus pop et plus joyeux. Pendant deux ans, j'ai travaillé à la préparation de ce nouvel album. Je me suis accordé cette parenthèse pour découvrir d'autres cultures musicales et d'autres ambiances et enrichir ma pratique."
Quel a été le déclic ?
"Je suis restée un an et demi sans écrire. Puis il y a eu la chanson Blind. Elle ne fait pas partie de Contrepoints, mais c'est la chanson qui m'a donné un nouvel élan. Je l'ai écrite en 24 heures et je me suis découvert une nouvelle facette à travers cette chanson. J'ai commencé à m'orienter vers l'électro, à me détacher de cette musique intello et plutôt complexe des débuts pour aller vers quelque chose de plus immédiat. C'est une musique qui fait simplement du bien."
Comment est né l'album ?
"Contrepoints fut un projet très dense. J'ai organisé un voyage en Iran pour rechercher des partenaires musicaux. L'album était déjà en maturation, mais je voulais du kamancheh : un instrument dont les sons présentent des similitudes avec les effets produits au violoncelle. Le nom de l'album est un clin d'œil à ma formation classique. 'Contrepoints' c'est le fait de faire exister plusieurs lignes mélodiques sans que l'une prenne le dessus sur une autre dans la musique baroque, et cela fait écho aux différentes influences croisées sur l'album : l'électro indépendante à New-York, la musique plus classique à Paris et la musique perse à Téhéran. Sur cet album je me suis amusée à faire parler entre elles ces trois cultures musicales et à les faire coexister."
Comment avez-vous collaboré avec les musiciens new-yorkais et iraniens ?
"Grâce aux réseaux sociaux, je suis entrée en contact avec les musiciens new-yorkais et iraniens qui ont participé au projet. Le kamancheh est l'alter ego de mon violoncelle. Il a la capacité de créer beaucoup d'émotions et il suggère une certaine mélancolie poétique. Ce n'est ni sombre ni véritablement festif, mais solaire. Je savais que la musique iranienne apporterait de la lumière à cet album. La pop new-yorkaise est très entraînante. Finalement, c'est un vrai jeu de contraste qui s'opère. J'ai invité les musiciens à improviser car je voulais surtout capter quelque chose de sincère, et j'ai retravaillé ensuite cette matière."
Quel message voulez-vous faire passer par cet album ?
"C'est un message de paix et d'espoir qui s'adresse aux jeunes générations. Primo : les réseaux sociaux nous offrent une vraie chance de se rencontrer et de créer des ponts entre les cultures. J'espère montrer ainsi ce qu'on peut faire de positif en échangeant entre nous. D'autre part, c'est bien sûr un signe de paix et d'ouverture. Mais ce genre d'idéal est difficile à mettre en œuvre. Désormais l'ambassade de France ne veut plus que je retourne en Iran à cause des tensions entre les États-Unis et l'Iran. Je savais dans quoi je m'engageais, mais les individus existent en dehors de ce contexte géopolitique."
Vendredi 22 novembre 2019 à 20 h 30 au Trianon à Sotteville-lès-Rouen. 5 à 15 €. Tél. 02 35 73 95 15
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