"Nous devons continuer le combat contre l'EI", a lancé le chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo à l'ouverture d'une réunion de ses homologues de la coalition internationale antijihadiste. C'est elle qui a permis d'éradiquer, au printemps, le "califat" territorial instauré depuis 2014 par l'organisation jihadiste sur un vaste territoire à cheval entre la Syrie et l'Irak. Washington a engrangé un nouveau succès avec la mort du chef de l'EI, Abou Bakr al-Baghdadi, lors d'une opération américaine en Syrie fin octobre.
"Les Etats-Unis vont continuer à diriger la coalition, et le monde, dans cet effort essentiel à notre sécurité", a-t-il promis, pour faire en sorte "que l'EI ne revienne plus jamais".
C'est la France qui avait réclamé une réunion d'urgence de la coalition après la crise provoquée début octobre par une nouvelle offensive de la Turquie dans le nord-est de la Syrie. En annonçant le retrait des forces américaines, le président des Etats-Unis avait laissé le champ libre à cette opération turque, qui visait pourtant les forces kurdes, alliées des Américains dans la lutte antijihadistes.
Depuis, Donald Trump a encore changé de cap à plusieurs reprises, finissant par annoncer le maintien d'une "force résiduelle" en Syrie pour "protéger" des champs de pétrole.
600 militaires
Ses alliés, notamment européens, attendaient donc une clarification sur la stratégie américaine. Les autres pays qui ont eu des hommes sur le terrain syrien, comme la France, veulent savoir ce que vont faire les Etats-Unis avant de décider de l'avenir de leur propre participation.
Ces derniers jours, les membres de l'administration Trump se sont donc employés à les rassurer.
Le ministre de la Défense Mark Esper a ainsi précisé que le Pentagone maintiendrait quelque 600 militaires en Syrie, malgré le retrait total un temps annoncé par le président.
De la même manière, tous les responsables américains assurent que la mission première de ces 600 soldats reste la lutte contre l'EI -- alors que la référence à la protection des champs de pétrole a ulcéré plusieurs alliés.
"Nous avons redéployé certaines de nos troupes dans le nord-est de la Syrie, et plus largement dans la région, pour faire en sorte que l'EI ne renaisse jamais de ses cendres, et l'empêcher de reprendre les champs pétroliers", a expliqué Mike Pompeo, tentant de concilier ces deux missions.
Un haut responsable américain s'est voulu plus explicite encore: les forces américaines sont là pour "combattre le terrorisme" et la nécessité d'éviter que l'EI se saisisse des puits de pétrole n'est qu'une "mission secondaire".
A Washington, les ministres de la coalition anti-EI devaient aussi étaler une nouvelle fois leurs divisions sur l'épineuse question des jihadistes étrangers détenus en Syrie sous la responsabilité des forces kurdes. L'offensive turque a rappelé la précarité de leur situation.
"Divergences" au sein de l'Otan
"Les membres de la coalition doivent rapatrier les milliers de combattants terroristes étrangers actuellement en détention, et les juger pour les atrocités qu'ils ont commises", a de nouveau plaidé Mike Pompeo.
Mais cette demande se heurte au refus de nombreux pays, dont la France, de reprendre leurs ressortissants qui ont combattu dans les rangs jihadistes pour ne pas heurter une opinion publique échaudée par les attentats des dernières années en Europe.
"En Europe, seulement la Bosnie et le Kosovo ont rapatrié des jihadistes, et l'Italie en a repris un", a expliqué un haut responsable américain, se disant "très préoccupé".
Toutes ces questions, du sort des jihadistes étrangers à la double décision d'Ankara et de Washington, deux membres de l'Otan, ont laissé des traces au sein de l'Alliance atlantique, comme l'a reconnu son secrétaire général Jens Stoltenberg.
"Chacun sait qu'il y a des divergences parmi les alliés de l'Otan au sujet de la situation sur place", a-t-il dit jeudi dans un euphémisme, alors que le président français Emmanuel Macron a estimé que l'Alliance était en état de "mort cérébrale" après l'épisode turco-syrien.
Pourtant pressé jusque dans son camp républicain de prendre ses distances avec la Turquie, Donald Trump s'est lui dit un "grand fan" du président turc Recep Tayyip Erdogan, reçu mercredi à la Maison Blanche.
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