Le samedi 11 juin 1994, à Gruchet-le-Valasse près de Bolbec (Seine-Maritime), Émilie Tanay (9 ans) dort chez les parents d'un ami : Jean-Michel et Sylvie Tocqueville. Après avoir pris son médicament contre une bronchite, de la Josacine, la petite se trouve mal et décédera à l'hôpital. La Josacine a été empoisonnée par du cyanure. C'est Jean-Marc Deperrois, amant de Sylvie Tocqueville, qui est accusé. Il aurait voulu tuer le mari de son amante, pensant que la Josacine lui était destinée. Le cyanure présent dans la Josacine a été retrouvé chez lui. En 1997, la cour d'assises de la Seine-Maritime condamnera Jean-Marc Deperrois à 20 ans de prison. Toutefois, il a toujours nié les faits.
Des doutes sur la culpabilité de Jean-Marc Deperrois
En 2002 et 2003, Jean-Michel Dumay, journaliste au Monde, mène une enquête et émet une autre hypothèse. Il évoque un accident domestique caché, où la Josacine aurait été empoisonnée après coup.
Au moment de la condamnation, Corinne Tanay n'avait aucun doute sur la culpabilité de Deperrois. Après s'être penchée sur le dossier d'enquête, la maman d'Émilie a eu finalement beaucoup de questions et des doutes sur la culpabilité de Deperrois. Il a toujours crié à l'erreur judiciaire, même s'il s'est procuré du cyanure, qu'il a tenté de s'en débarrasser et qu'il a menti aux gendarmes. Corinne Tanay décide de rencontrer Jean-Marc Deperrois à quatre reprises. La première rencontre a eu lieu en 2016, dans un salon de thé du Havre. La maman d'Émilie s'interroge également beaucoup sur le comportement du couple Tocqueville, notamment sur le fait que les urgentistes n'ont pas été informés qu'Émilie s'est trouvée mal juste après avoir ingurgité son médicament.
Contre-enquête de Corinne Tanay
Corinne Tanay sort jeudi 14 novembre 2019 sa contre-enquête La réparation volontaire (Grasset) :
"Émilie, tu aimais la mer et courir sur le sable. Tu étais belle, élancée, vive, attachante.
Une petite fille dans la grâce de ses neuf ans. Jusqu'à ce jour affreux. Vingt-cinq ans plus tard, je n'en finis pas de t'aimer. Tu n'es ni un sujet de conversation ni un sujet de presse, tu es ma fille. Si le chagrin ne passe pas, la douceur de tes yeux.
Contre vents et marées, j'ai continué à vivre jusqu'à me poser sur un rivage apaisant.
Roger Merle, mon avocat et ami, n'a pas ménagé son temps pour me guider. Des années plus tard, il me manquait des réponses. J'ai décidé d'aller à la rencontre de celui qui a été condamné pour ton meurtre. Le temps était venu de se parler, de partager nos doutes, de s'écouter.
La réparation volontaire est complexe, exigeante. C'est ce parcours que je raconte aujourd'hui. Les hommes peuvent changer le monde pour éviter des drames futurs.
Je suis vivante."
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