Après plus de cinq mois de manifestations, le mouvement de protestation dans l'ex-colonie britannique a adopté cette semaine une nouvelle tactique, dite de "l'éclosion généralisée".
Elle consiste à multiplier les actions de faible envergure, menées par des petits groupes, essentiellement des étudiants, pour éprouver au maximum les capacités de la police.
Jeudi matin, des axes routiers vitaux pour la ville étaient obstrués par des barricades faites de bambous, de briques et d'un empilement d'objets divers.
Un des trois tunnels routiers, permettant de traverser le port de Hong Kong, était fermé à la circulation, tout comme nombre de stations de métros et de lignes de bus, entraînant une paralysie presque totale de la ville de 7,5 millions d'habitants.
Les écoles et les universités sont restées portes closes et des hôpitaux ont différé les interventions non-urgentes. De nombreux commerces sont également demeurés le rideau baissé.
Le gouvernement hongkongais a demandé aux employeurs de se montrer souples avec les salariés ne pouvant se rendre au travail en raison des difficultés de circulation des transports en commun, vitaux au fonctionnement de la ville.
L'ex-colonie britannique connaît depuis juin sa pire crise politique depuis sa rétrocession à Pékin en 1997. Et la détermination des manifestants trouve en écho l'intransigeance de l'exécutif local et du gouvernement central chinois. Ils n'ont cessé d'affirmer qu'ils ne céderaient pas à la pression de la rue.
Depuis le début de la semaine, les scènes de violence se sont intensifiées à travers tout le territoire, éprouvant la police et affectant le métro, d'ordinaire très efficace en transportant quotidiennement plus de quatre millions de personnes.
Selon le gouvernement, 70 personnes ont été hospitalisées mercredi, dont deux dans un état critique. Parmi elles, un homme de 70 ans frappé à la tête avec une brique, alors qu'il tentait de dégager une route.
La police a procédé jeudi matin à des tirs de gaz lacrymogènes à proximité de l'Université Polytechnique de Hong Kong où les manifestants étaient appelés à se rassembler.
Dans un message posté sur Facebook, la police a accusé les "émeutiers" d'avoir tiré "des flèches sur plusieurs policiers qui effectuaient une patrouille" jeudi matin près de cette Université.
Les étudiants ont déployé un nouvel arsenal contre la police, notamment des catapultes artisanales et des arcs et des flèches.
burs-apj/hg/juf/ob
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