Peinée par la victoire poussive contre le Kazakhstan (3-0), début octobre, la sélectionneuse Corinne Diacre avait demandé à ses joueuses d'être "plus sérieuses", plus efficaces. Le message a été entendu!
A Chymkent, le premier but était arrivé à l'heure de jeu. A Bordeaux, il y avait déjà 3-0 après la première demi-heure.
Les chiffres ne disent pas toujours la vérité d'un match mais, en l'occurrence, ces derniers ont été le témoin précoce d'une rencontre à sens unique entre les Bleues, quarts de finalistes du Mondial l'été dernier, et les Serbes, classées au 41e rang au classement Fifa.
La capitaine du soir Marion Torrent avait eu beau appeler à la méfiance face à "une équipe accrocheuse, qui joue avec le coeur", il n'y a pas eu match face à l'équipe des Balkans, déjà surclassée lors des quatre précédentes confrontations (19 buts marqués et aucun encaissé en 4 duels).
Portées par plus de 21.000 supporters, les Françaises ont asphyxié d'entrée leurs adversaires avec un doublé-express de Majri (7e, 12e), parfaitement servie par sa coéquipière de l'Olympique lyonnais Delphine Cascarino. La Parisienne Grace Geyoro, d'une superbe reprise de volée entrée avec l'aide d'un poteau (31e), a corsé une note qui aurait pu être beaucoup plus salée.
Car en première période, l'équipe de France a aussi gâché une multitude d'actions, que ce soit Valérie Gauvin à bout portant (5e) ou de la tête (14e, 20e) ou Kenza Dali sur des tentatives contrée (1re) ou au-dessus (26e).
La perfectionniste Diacre s'est sûrement chargée de sermoner ses joueuses, d'autant qu'elles auraient pu s'offrir quelques sueurs froides sans un arrêt déterminant de Sarah Bouhaddi (29e).
La sélectionneuse aura néanmoins de nombreux motifs de satisfaction à savourer dans les cinq mois à venir, jusqu'à la reprise de la campagne européenne contre la Macédoine le 10 avril à domicile, suivie quatre jours plus tard d'un déplacement en Autriche.
La performance de Majri en est un.
En début de saison, la Lyonnaise avait demandé à Diacre de jouer de jouer sur l'aile gauche, comme en club, et non plus en défense où la technicienne l'utilisait. L'ancienne entraîneure de Clermont (2e division masculine) n'a pas dû regretter de l'écouter, tant Majri a crevé l'écran.
Asseyi pour clore la fête
Privée de la Parisienne Kadidiatou Diani (mollet) à droite, la sélectionneuse a aussi pu compter sur sa remplaçante Cascarino, toujours aussi vive et efficace. C'est elle qui a dynamité la défense sur les deux premiers buts, avant de centrer pour Majri.
C'est aussi une des leçons de la soirée: les Bleues ont un banc de touche de haut vol.
Samedi, les absences de Diani, de l'habituelle capitaine Amandine Henry (cervicales) et d'Eugénie Le Sommer (cuisse), la deuxième meilleure buteuse de l'histoire des Bleues, n'ont pas été remarquées.
Et au coup d'envoi, il y avait encore du beau monde sur le banc de touche avec notamment Gaëtane Thiney, Viviane Asseyi et surtout Marie-Antoinette Katoto, la deuxième meilleure buteuse du Championnat de France cette saison.
Les trois sont entrées en jeu au cours d'une seconde période également maîtrisée par les Bleues, rarement inquiétées sauf quand Bouhaddi a relâché un ballon anodin (54e) devant sa cage. Et elles se sont mises en valeur.
Katoto a surpris Milica Kostic de la tête (52e), Thiney s'est distinguée avec un centre décisif pour Majri (63e). Quand à Asseyi, la Bordelaise qui évoluait à domicile, elle a fermé la marque (90e+3) dans le temps additionnel. La fête était complète.
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