A son arrivée, Lula, libre depuis moins de 24 heures, s'est livré à des embrassades chaleureuses avec de nombreux proches, des sympathisants et même des journalistes, devant le siège des métallos de Sao Bernardo do Campo, dans la banlieue de la plus grande métropole du Brésil.
"Je suis venue parce que je crois en son innocence", a déclaré à l'AFP Tamara Blanco, 38 ans, une habitante de Sao Bernardo. Lula "est le meilleur président que le Brésil n'ait jamais eu et le restera".
"J'ai toujours su qu'il allait sortir de prison et je ne peux pas décrire ce que j'ai ressenti hier, ça a été le meilleur vendredi de l'année!", lance-t-elle. Lula est sorti à pied de sa prison de Curitiba après 19 mois de détention pour corruption.
La foule agitait des banderoles et drapeaux rouges en musique tandis qu'une forêt de portables se dressait le long du parcours vers la tribune du chef de 74 ans, dont la réclusion n'a apparemment pas entamé la combativité.
C'est au siège des métallos, où l'ex-syndicaliste a livré tant de combats, qu'il s'était retranché deux jours durant début avril 2018, protégé par une immense foule de sympathisants remontés à bloc, avant de se livrer aux autorités et d'être incarcéré.
Sur tous les étages du bâtiment du syndicat était déployée une immense banderole avec le portrait de Luiz Inacio da Silva. Une statue en carton d'une dizaine de mètres le figurait, ceint de l'écharpe présidentielle aux couleurs du Brésil sur laquelle on lisait "Lula livre" (Lula libre).
De nombreuses pancartes indiquaient "Paz Lula livre" (paix Lula libre) ou "Lava Jato e um fraude" (Lavage express est frauduleuse) en référence à l'enquête anticorruption qui a envoyé Lula en prison, comme des centaines d'autres responsables politiques ou économiques depuis 2014.
"Retour à la démocratie"
Roberto Gandarra a fait le déplacement depuis Ribeirao Preto, dans l'Etat de Sao Paulo. Ce Brésilien de 52 ans est venu "pour célébrer la libération de Lula et le retour du Brésil à la démocratie", dit-il en allusion au gouvernement d'extrême droite de Jair Bolsonaro.
Aucun doute pour cet autre fidèle de Lula: il a été emprisonné "de manière inconstitutionnelle et le processus suivi par le juge (Sergio) Moro (qui l'avait condamné) et de Lavage express a été frauduleux", assure-t-il.
Lula, deux fois président (2003-2010) n'a cessé de clamer son innocence -- que sa libération ne rétablit d'ailleurs pas -- se disant victime d'un complot politique pour l'empêcher de revenir au pouvoir.
Des soupçons de connivence du juge Moro avec les procureurs, à charge contre Lula, ont par ailleurs été révélés par le site The Intercept Brasil.
"Je suis reconnaissant parce qu'il l'ont sorti d'une prison (où il a été incarcéré) de manière injuste", explique lui aussi Roque Enrique, 24 ans, membre du Mouvement sans Terre (MST), proche du Parti des Travailleurs (PT) de gauche fondé par Lula.
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