Suspendu pendant quatre ans par la commission d'éthique de la Fifa pour un paiement jugé déloyal de 2 millions de francs suisses (1,8 M EUR), l'ancien président de l'UEFA réclame ce qu'il estime lui être dû au titre de cette fonction, même s'il n'a pu l'exercer à partir de 2015.
Selon des sources proches du dossier, celui qui se rêvait alors en futur patron du football mondial demande un montant total d'environ 7,2 M EUR, dont 5,5 M EUR d'arriérés de salaires.
Selon les mêmes sources, l'ex-Ballon d'Or réclame aussi 636.000 EUR de frais d'avocats ainsi qu'un bonus de 1,8 M EUR "pour sa contribution au succès de l'Euro-2016 en France", compétition lors de laquelle il était persona non grata.
Joint au téléphone par l'AFP, Platini reconnaît l'existence de cette demande mais conteste ces chiffres. Son avocat Me Vincent Solari affirme pour sa part dans un courriel que son client a "droit à un an de salaire, ainsi qu'au bonus contractuel convenu, soit 3 M CHF" (2,7 M EUR), des demandes adressées à l'UEFA en "novembre 2018".
Pour l'avocat, "le contrat de travail prévoit que le salaire est dû pendant 720 jours même en cas d'incapacité de travail et ce quel qu'en soit le motif".
L'UEFA, poursuit-il, "a du reste versé sur cette base une année de salaire depuis la suspension (de Platini), en reconnaissant ainsi que ce salaire était dû nonobstant la suspension".
Vers une procédure aux prud'hommes
Me Solari a ajouté qu'il allait "sans doute devoir engager une procédure" aux prud'hommes "car l'UEFA, après avoir longuement temporisé, vient de nous indiquer qu'elle contestait cette prétention, sans aucune motivation".
La première demande de Platini remonte à "l'automne 2016", a déclaré une source proche du dossier, qui estime que si le Français n'a pas encore engagé une procédure en justice "c'est parce qu'il doit être conscient qu'il n'a aucune chance de gagner".
Interrogé par l'AFP, l'ancien président de la Fifa Sepp Blatter, qui avait entraîné dans sa chute celui qu'il avait un temps adoubé comme son successeur, estime que les prétentions financières de Platini sont "choquantes". "Je pensais qu'il luttait avant tout pour son honneur, sa probité et ses valeurs", a ironisé l'ex-dirigeant.
En 2015, dans le journal suisse Le Temps, Platini expliquait du reste: "J'ai gardé ces valeurs. L'argent, j'en ai assez. Demandez à ma femme, je ne regarde aucun compte".
Ces révélations interviennent en plein cœur d'une vaste opération de communication de Platini à l'occasion de la sortie de son livre "Entre nous".
Ecumant les plateaux de télévision et les studios de radios ces derniers jours, l'ex-meneur de jeu assure qu'il pourrait revenir dans le football, mais sans révéler ses plans.
- Message de Macron -
Le président de la République Emmanuel Macron lui a apporté jeudi son soutien avec un message direct diffusé sur la radio française RTL: "Si vous étiez prêt à vous réengager pour le foot, le sport, notre pays, ça me ferait plaisir."
Pourtant, selon un cadre français du football, "personne ne veut que Platini revienne". Et quelques affaires restent en suspens.
Sur le plan judiciaire, Platini a été mis "en l'état" hors de cause par la justice suisse dans la procédure pénale ouverte contre Blatter pour "gestion déloyale" dans l'affaire du paiement des 2 M CHF, et dans laquelle Platini avait le statut de témoin assisté.
En France, Platini, ainsi que l'ancienne conseillère sports de Nicolas Sarkozy, Sophie Dion, ont été placés en garde à vue en juin dernier dans le cadre de l'enquête française pour corruption sur les conditions d'attribution de la Coupe du monde de football 2022 au Qatar. Platini en était ressorti libre.
Une plainte déposée en France par Platini pour "dénonciation calomnieuse" et "association de malfaiteurs", visant les faits ayant conduit à sa suspension, a été jugée recevable et transmise à la justice suisse, a indiqué Platini à l'AFP.
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