"Si vous en avez marre du chaos que vous voyez (au Parlement) à Westminster soir après soir à la télévision, votez pour le SNP afin d'échapper au Brexit", a lancé aux électeurs Nicola Sturgeon, également Première ministre écossaise, en ouvrant la campagne de son parti à Edimbourg.
Les Ecossais ont voté à 62% contre le Brexit lors du référendum de 2016 et Nicola Sturgeon refuse fermement que l'Ecosse "soit extraite de l'Union européenne contre sa volonté".
La dirigeante compte bien ravir des sièges aux conservateurs, profitant de la démission fin août de leur très populaire cheffe en Ecosse, Ruth Davidson, une europhile en décalage avec la ligne dure du Premier ministre Boris Johnson sur la sortie de l'UE.
Le SNP occupe 35 des 650 sièges de députés à Westminster, en faisant la deuxième force d'opposition, après les travaillistes du Labour.
Nicola Sturgeon s'est aussi dite déterminée à "mettre l'avenir de l'Ecosse entre les mains de l'Ecosse" en organisant un second référendum sur l'indépendance en 2020.
Les indépendantistes avaient perdu le référendum de 2014, remporté par les unionistes avec 55% des voix. Mais depuis, le Brexit a changé la donne, estime le SNP.
Pour organiser ce référendum, Nicola Sturgeon a besoin du feu vert du gouvernement britannique et fait valoir que l'exécutif ne pourrait ignorer une large victoire des indépendantistes aux élections.
"Accord louche"
Mais Boris Johnson, qui a visité jeudi une usine de whisky en Ecosse dans le cadre de sa campagne, a de nouveau rejeté l'option d'une seconde consultation sur l'indépendance, estimant qu'une seule par génération suffisait.
Il a aussi accusé son rival, le chef des travaillistes Jeremy Corbyn, d'avoir conclu un "accord louche" avec le SNP pour organiser un second référendum sur l'indépendance écossaise en échange d'une alliance après les élections, ce que les deux partis réfutent.
Nicola Sturgeon a pourtant bien semblé faire des appels du pied à M. Corbyn, vendredi, en déclarant que si aucun parti n'obtenait une majorité des voix à l'issue du scrutin, "les députés du SNP chercheront à former une alliance progressiste afin d'évincer les Tories du gouvernement".
Elle a également promis de se battre "bec et ongles" contre toute ouverture au privé du service de santé britannique, le NHS, dans le cadre de futurs accords commerciaux conclus après le Brexit, en particulier avec les Etats-Unis, un risque également pointé du doigt par l'opposition travailliste.
Pour ce faire, le SNP présentera après l'élection une proposition de loi visant à protéger le NHS de tout "marchandage".
En crise depuis plusieurs années après avoir été soumis à une cure d'austérité, le NHS est l'un des sujets au coeur de la campagne électorale.
Le Parti conservateur de Boris Johnson promet à présent de nouveaux financements et veut faciliter l'embauche de médecins et d'infirmiers originaires de l'UE, en leur promettant une procédure de visa plus rapide et moins chère.
Mais le petit parti d'opposition europhile des Libéraux-démocrates souligne qu'il y a eu une hémorragie d'infirmières issus de pays de l'UE en raison du Brexit, qui rend leur avenir incertain.
Le NHS, comme l'emploi, l'éducation et bien sûr le Brexit, figureront parmi les sujets discutés par Boris Johnson et Jeremy Corbyn lors de deux débats télévisés en face à face prévus le 19 novembre et le 6 décembre.
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