Avec neuf spectacles, des expositions et une conférence, le festival créé en 1989 promeut l'art singulier. José Sagit, en charge de la programmation théâtrale, nous explique la particularité de ce festival et nous parle de cette nouvelle édition :
Comment est né ce festival ?
"À l'initiative de Joël Delaunay et de moi-même, ce festival annuel puis bisannuel a vu le jour en 1989. Nous étions soignants au Centre hospitalier du Rouvray et chargé d'actions socioculturelles pour les patients. À l'époque, la pratique artistique était proposée dans le cadre de projets thérapeutiques. Mais nous avons eu le désir d'explorer les rapports entre l'art et la folie, et de témoigner de cette production artistique singulière dans le respect de la différence. Aujourd'hui, en fonction de nos affinités respectives, Joël et moi nous sommes répartis nos deux pôles d'activité. Joël promeut les arts plastiques et je défends les arts vivants au sein de ce festival. Ce festival qui est issu du domaine de la santé a élargi ses horizons et s'est ouvert à la culture."
Parmi les compagnies présentées, y a-t-il des fidèles ?
"L'Oiseau-mouche est une compagnie théâtrale qui collabore avec le festival depuis ses débuts. C'est une troupe originaire de Roubaix, qui met en scène des personnes en situation de handicap mental. Sur chaque projet, un nouveau metteur en scène est sollicité. Ils nous présentent cette fois Les Diables : un spectacle qui traite de la question de la différence. C'est un spectacle crée en partenariat avec le CDN (Centre dramatique national, NDLR) de Normandie-Rouen, conçu et dirigé par Michel Schweizer. C'est la seule compagnie qui est régulièrement invitée au festival. Les huit autres propositions nous viennent de compagnies qui n'ont jamais participé au festival. Il est important pour nous de renouveler les formes et les modes d'expression autant que les sujets abordés."
Quels sont les sujets des spectacles ?
"Ce sont des propositions originales, certaines sont inédites. Le sujet majeur reste la marginalisation sous ses diverses formes. Le festival s'ouvre sur le témoignage poignant d'Adolpha, mis en scène par Corinne Masiero. C'est une femme marginalisée qui a été emprisonnée pour le meurtre de son mari et qui apparaît dans son propre rôle dans le film de Louis-Julien Petit Les invisibles. La vie renger d'Adopha : tel est le nom du spectacle [NDLR : avec une faute volontaire dans le titre]. C'est une lecture/spectacle et un parcours de vie authentique. Parmi les spectacles inédits, nous découvrirons aussi Daddy Papillon : la folie de l'exil par Naema Boudoumi, une autrice et metteuse en scène rouennaise. Elle y parle du parcours de son père très dépressif, qui a été hospitalisé à Saint-Étienne-du-Rouvray. Sa maladie est abordée sous un angle poétique, par le regard de ses proches qui la subissent de plein fouet. À travers le spectacle Parpaing, c'est une autre forme de marginalisation qui est évoquée. Dans cette pièce, on suit le parcours d'un jeune homme adopté à la recherche de ses racines, qui apprend à vivre avec ce manque."
Pratique. Du 14 au 22 novembre 2019, dans l'agglo de Rouen. Infos sur artetdechirure.fr
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