Carole Delauné, licenciée comme dirigeante au CB Ifs, a appris en février sa sélection pour les Jeux Olympiques, seule française parmi trente officiels du basket venus du monde entier. "C’est difficile de réaliser, confiait-elle alors. Je ne m’y attendais pas, même si c’est une chose à laquelle on pense toujours." Aussi exceptionnelle soit-elle, cette promotion s'inscrit presque dans une suite logique tant Carole Delauné, 36 ans, franchit les étapes à toute vitesse.
Il ne lui a fallu que trois années pour passer des salles obscures de cinquième division féminine aux lumières de l'élite masculine, la Pro A, puis des compétitions internationales. L'arbitrage est une histoire de passion pour Carole Delauné, formée à la pratique après son arrivée à Ifs comme joueuse et entraîneur en 2000, mais dont les débuts furent bien plus précoces.
Une passion familiale
Cette fille de basketteurs a été plongée très tôt dans l'univers de la balle orange. Elle a pris le sifflet presque aussi vite, en parallèle à un cursus sportif prometteur qui la mènera jusqu'au professionnalisme à Mondeville. "Quand j'étais à l'Avant-Garde Caennaise, je passais mes après-midi à siffler, une fois que j'avais joué. J'avais toujours dit que je reprendrai l'arbitrage." Carole Delauné a tenu parole, aidée dans son ascension par son vécu de joueuse – "un avantage indéniable" – comme par sa détermination naturelle. "J'étais une teigneuse sur un terrain, je n'ai jamais rien lâché. Pour être arbitre, il faut avoir un caractère, être fort psychologiquement et savoir prendre des décisions."
Face à la pression imposée par les entraîneurs et les joueurs, les sifflets fréquents et les insultes régulières ("qu'on soit homme ou femme, on est tout le temps ciblé"), garder la tête froide pour rester concentré est une nécessité absolue. Mais ces aspects plus sombres de la pratique s'accompagnent d'instants incomparables. "Il m'est arrivé de regarder autour et d'avoir la chair de poule, raconte Carole Delauné. Il y a de l'émotion. On se doit de la contenir et de la cacher car on a un travail à faire, mais il y a des micro-périodes où on se dit : "ouah" !" En la matière, Londres 2012 livrera forcément son lot de sensations fortes. La compétition ne se limitera pas aux équipes. Pour rêver d'une finale olympique, si les Français n'y sont pas, Carole Delauné devra faire ses preuves match après match.
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