Le milliardaire républicain, en quête d'un second mandat de quatre ans, lance vendredi, depuis Atlanta (Géorgie, sud), ville chargée d'histoire, la coalition des "Voix noires pour Trump".
"Les Noirs américains n'ont jamais eu un meilleur défenseur que le président Trump", assure Katrina Pierson, membre de son équipe de campagne. Mais la formule peine à convaincre, même si l'ancien homme d'affaires met inlassablement en avant des chiffres du chômage au plus bas.
Selon un sondage rendu public en juillet par l'Université Quinnipiac, 80% des électeurs noirs estiment que Donald Trump est raciste.
En 2016, le magnat de l'immobilier avait joué la carte du désenchantement d'une partie des Afro-américains vis-à-vis du parti de Barack Obama, avec une phrase-choc répétée à l'envie: "Qu'est-ce que vous avez donc à perdre?".
Il n'avait obtenu que 8% des votes de l'électorat noir, contre 88% pour sa rivale démocrate Hillary Clinton.
Or depuis son arrivée au pouvoir, ses attaques répétées contre des leaders Afro-américains n'ont fait qu'attiser les tensions.
La dernière en date ? Une série de tweets au coeur de l'été d'une agressivité inouïe à l'encontre de l'élu de Baltimore Elijah Cummings, figure emblématique et charismatique du Congrès, décédé depuis.
"Un désordre dégoûtant, infesté de rats et autres rongeurs", un "endroit très dangereux et sale" où "aucun être humain ne voudrait vivre": le président américain avait dressé un tableau sombre et méprisant de Baltimore, ville industrielle du Maryland majoritairement noire.
Cliff Albright co-fondateur de l'organisation Black Voters Matter, s'indigne de l'initiative présidentielle.
"C'est une imposture, c'est hypocrite, c'est insultant", estime-t-il, dénonçant les mots, mais aussi les actes du locataire de la Maison Blanche.
Mais quelle est la stratégie de Donald Trump ? A-t-il vraiment l'espoir grappiller quelques pourcentages de points parmi les Afro-Américains représentant environ 13% de la population des Etats-Unis ?
"Créer la confusion"
"Il n'essaye pas véritablement d'obtenir des voix des Afro-américains", explique Cliff Alrbright à l'AFP. "Il cherche avant tout à minimiser leur participation".
"Créer une forme de confusion en martelant: +vous n'avez rien à perdre+" pourrait avoir un effet à la marge, souligne-t-il, et "pousser 1%, 2% ou 5% des électeurs noirs à rester chez eux".
En 2016, la mobilisation de l'électorat noir pour Hillary Clinton avait été notoirement faible dans plusieurs Etats-clés tels que le Wisconsin, qui avait basculé, à la surprise générale, du côté de Trump.
En 2020, les démocrates espèrent remobiliser cette partie de l'électorat pour retrouver des niveaux proches des deux élections de Barack Obama, en 2008 et en 2012.
Tout dépendra aussi, dans une certaine mesure, de nom du démocrate qui affrontera l'ancien homme d'affaires de New-York.
L'ex-vice-président Joe Biden jouit d'une solide popularité chez les électeurs afro-américains, en raison notamment de son excellente relation avec Barack Obama, premier président noir des Etats-Unis.
Ses rivaux, le jeune maire Pete Buttigieg et la progressiste Elizabeth Warren suscitent, pour l'heure, moins d'enthousiasme.
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