Ils sont encore là, 355 jours après la première manifestation qui concernait l'augmentation du prix à la pompe, les irréductibles, affublés de leurs gilets jaunes se retrouvent toujours sur les ronds-points. Au rond-point du MacDonalds de Bretteville-sur-Odon (Calvados), ils sont quelques-uns à se retrouver encore et encore, la tête pleine de revendications comme au début, la fatigue en plus. "J'ai commencé deux semaines après le début du mouvement, raconte Marie-Noëlle. Les gens croient parfois que l'on ne travaille pas, ils nous traitent de fainéants. Moi je suis aide médico-psychologique, je travaille de 7 h à 14 h, et je viens ensuite."
Au bout d'un an, l'organisation est maîtrisée. Les voitures sont pleines à craquer de matériel : pancartes, affiches et gilets évidemment. Marie-Noëlle sort même la grille à barbecue, "au cas où il y aurait quelques saucisses à flamber", s'amuse-t-elle.
Cohésion retrouvée
Sur ce rond-point, ils se connaissent tous aujourd'hui. "On se retrouve en dehors des ronds-points maintenant, ils viennent chez moi, je leur fais du couscous", indique celle qu'on surnomme Tati, sur ce petit lopin de terre. "Je ne sortais presque plus de chez moi. Aujourd'hui j'ai rencontré des gens que je n'aurais jamais connus autrement". Leur conviction que la société ne tourne pas comme elle le devrait les pousse à venir encore un an après. "Moi je suis veuve, je vis seule et j'ai payé 931 euros de taxe foncière, vous trouverez ça normal ? On est juste bons à payer ! On travaille tous et à la fin du mois, certains sont à découvert, d'autres ne peuvent pas payer leurs factures. Les Français ne sont pas heureux, ils n'y arrivent plus", se révolte Marie-Noëlle.
Selon elle, Emmanuel Macron aura, malgré lui, permis "aux gens de reparler, de ne plus passer leur temps devant l'ordinateur ou la télé. On a redécouvert les vrais moments de partages comme nos ancêtres devant un feu". Mais pas seulement : "depuis que le mouvement a commencé, je m'intéresse aux débats politiques, je lis des livres sur la question".
Des amitiés créées, des centres d'intérêt initiés, une cohésion sociale retrouvée, c'est peut-être un peu tout ça les Gilets jaunes.
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