C'est dans la discrétion la plus totale que l'entreprise Thierry conçoit quelque 15 000 vêtements par an pour les plus grandes marques de mode françaises. Là-bas, on ne trouve ni panneau d'affichage, ni logo sur la façade du bâtiment. On oublie presque qu'une entreprise de cette envergure est installée dans la zone commerciale d'Ifs (Calvados) depuis 2008. Et pourtant, elle est une référence en termes d'insertion sociale. Mongolie, Syrie, Maroc, Afghanistan, Bénin, Azerbaïdjan… ce sont plus de 15 nationalités qui sont représentées.
L'intégration sociale par excellence
Au-delà de cette diversité culturelle, deux des 130 salariés sont autistes, deux autres sont sourds et muets. "Ils ont très bien joué le jeu en faisant confiance aux salariés et en obtenant de l'aide auprès de Pôle emploi, de la préfecture et des collectivités", a félicité la secrétaire d'État auprès du ministre de l'Économie et des finances, Agnès Pannier-Runacher, en visite sur le site mercredi 6 novembre 2019.
Agnès Pannier-Runacher, secrétaire d'État auprès du ministre de l'Economie et des finances, était en visite à l'atelier d'Ifs (Calvados). Elle décrit l'entreprise comme un "modèle d'entreprise inclusive". - Léa Quinio
Amadi Nacer, le directeur de l'établissement Thierry, évoque avec simplicité cette diversité : "je ne suis pas plus humaniste que les autres, on le fait de manière spontanée, je suis simplement ouvert. On a élargi notre recrutement car les profils dont on a besoin n'existent pas sur le marché, explique-t-il. L'enjeu majeur est de les intégrer et de faire en sorte qu'ils restent chez nous".
De pharmacienne à couturière
Dans ce secteur d'activité, la main-d'œuvre est particulièrement compétente dans les pays étrangers. "J'ai commencé la couture à dix ans. Là-bas, on travaille très jeune pour aider la famille. Je fabriquais des tentes, des vêtements…", explique Nacer, 23 ans et originaire d'Afghanistan. Arrivé il y a trois ans et demi dans l'entreprise Thierry après avoir fui la guerre, ce jeune homme aime ce qu'il y fait. Il se fait un plaisir d'être l'un des moteurs de la production de vêtements pour des marques de luxe telles qu'Hermès, Chanel, Louis Vuitton.
Adèle, elle, a aussi un profil atypique. D'abord docteur en pharmacie, elle a ensuite suivi un CAP couture qui a eu raison d'elle. "Je suis actuellement en bachelor modélisme et en alternance ici, dans l'établissement Thierry", sourit-elle, aux manettes du bureau d'études.
"Le plus important c'est l'envie", se permet de rajouter son directeur, très ouvert à tout profil.
"Le premier critère de recrutement c'est la motivation"
Au chiffre d'affaires qui avoisine les quatre millions d'euros par an, l'entreprise Thierry a désormais trouvé son créneau. Les valeurs d'entraide, d'intégration sociale et de transmission sont primordiales.
🇫🇷Tour de France des solutions
— Préfet du Calvados (@Prefet14) November 6, 2019
Dans le cadre de la mobilisation pour l'#emploi et en vue d'identifier des initiatives pertinentes et innovantes partout sur le territoire, @AgnesRunacher, Secrétaire d'État à l'#Économie visite les Ets Thierry basés à #Ifs.#Calvados @Economie_Gouv pic.twitter.com/UUCbjv0PPA
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