La mesure était attendue, elle avait même failli être examinée lors d'un conseil métropolitain au mois de juin 2019. Le président de la Métropole Rouen Normandie (MRN), à l'époque Frédéric Sanchez, avait alors parlé d'une "erreur", argumentant en faveur d'un "manque de vigilance" des services qui avaient glissé un document de travail dans le projet de délibération.
Un dossier ancien
Le conseil métropolitain a finalement examiné lundi 4 novembre 2019, puis validé par un vote à l'unanimité des groupes politiques, la mise en place d'une tarification spécifique lors des pics de pollution dans l'agglomération rouennaise. "Nous avions eu un début de débat en avril, et mon prédécesseur, Frédéric Sanchez, avait considéré que ce n'était pas prêt, explique Yvon Robert, l'actuel président de la MRN. J'ai considéré qu'il fallait absolument reprendre le sujet."
Ainsi, dès que la préfecture de Seine-Maritime déclenchera le seuil d'alerte de pollution atmosphérique de niveau 1, le dispositif de tarification spécifique sera activé dans le réseau Astuce. "Il faut faire un effort, lors des pics de pollution, pour ceux qui n'utilisent pas régulièrement les transports en commun, sans léser ceux qui les utilisent", poursuit Yvon Robert.
Pas de gratuité
Le principe d'un ticket validé une fois et permettant de circuler toute la journée sur l'ensemble du réseau a donc été retenu. "Pour l'essentiel, quand quelqu'un prend les transports en commun le matin, il les reprend le soir donc, on peut dire qu'au minimum il s'agit d'un demi-tarif. Mais ceux qui vont l'utiliser deux ou trois fois, c'est une réduction qui peut être de 75 %."
Yvon Robert a ainsi choisi de ne pas partir sur le principe de la gratuité, comme c'est le cas par exemple au Havre : "Sur le principe, je ne suis pas favorable à la gratuité générale, ça n'existe pas car de toute façon si ce ne sont pas les usagers qui payent directement, il faut que ce soit intégré dans l'ensemble des recettes et des dépenses d'une agglomération". Le dispositif voté prévoit une perte journalière de 50 000 € pour la Métropole.
Une décision que regrette notamment Manuel Labbé, élu communiste à la Métropole, qui veut "ouvrir la question de la gratuité" pour inciter les habitants de l'agglomération à utiliser au quotidien les transports en commun et réduire ainsi la pollution atmosphérique. Il souligne aussi l'importance de la communication autour de ce nouveau dispositif auprès de la population qui doit en être informée tôt. "Il ne faut pas que des personnes prennent leur voiture le matin car elles n'ont pas eu connaissance du déclenchement du pic de pollution", poursuit Manuel Labbé. Un point de vigilance que rejoint Yvon Robert : "Par définition, ceux qui utilisent leur voiture ne font pas attention à ce qu'il se passe dans les transports en commun. C'est une information massive qu'il faudra faire pour inciter tout le monde à prendre les transports en commun". Chaque année, l'agglomération rouennaise est touchée, en moyenne, par une quinzaine d'épisodes de pics de pollution, notamment l'hiver.
- BONUS AUDIO - Écoutez le reportage de Tendance Ouest :
Le reportage d'Amaury Tremblay
A LIRE AUSSI.
Transports à Rouen : tarifs, aide au vélo et lutte contre la pollution
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.