Le premier ministre Édouard Philippe a détaillé mercredi 6 novembre 2019 une vingtaine de mesures sur l'immigration. Parmi elles, un durcissement de l'accès aux soins pour les demandeurs d'asile. Trois mois de carence avant de pouvoir accéder à la protection universelle maladie (PUMa, sécurité sociale de base), ainsi que la nécessité d'un accord préalable de la Sécu pour certains actes non urgents dans le cadre de l'Aide médicale d'État (AME). Un risque majeur, selon Jean Dussine, le président de l'association Itinérance à Cherbourg-en-Cotentin (Manche), qui accompagne les réfugiés et les demandeurs d'asile dans leurs différentes démarches administratives et d'intégration, de l'accès aux soins, à la recherche d'un logement et d'un travail :
Jean Dussine
Le gouvernement prévoit aussi de réduire la durée de protection maladie de moitié : alors que les sans-papiers et les personnes dont la demande d'asile a été refusée étaient jusqu'ici couverts pendant un an, ils ne le seront plus que pendant six mois.
Des quotas économiques
L'instauration de "quotas" économiques pour l'immigration professionnelle en fonction de la branche d'activité figure aussi parmi les grandes mesures évoquées mercredi 6 novembre par l'exécutif. Là encore, le problème n'est pas réglé.
"Ce que je constate, c'est qu'il arrive aujourd'hui très régulièrement des réfugiés afghans qui fuient l'Allemagne après avoir été accueillis en 2015-2016, car ils ne rentrent plus dans les critères économiques fixés par le gouvernement", explique Jean Dussine. L'Allemagne n'a pas de quotas, mais sa loi facilite "l'immigration professionnelle face au manque de main-d'œuvre qualifiée et au vieillissement de la population", selon nos confrères de France Info.
Des personnes qui fuient un danger de mort
"Le gouvernement allemand ne prend pas en compte les raisons pour lesquelles ces personnes ont fui leur pays et les risques qu'elles encourent en y revenant… La plupart fuient tout simplement le danger de mort, l'Afghanistan reste l'un des pays les plus dangereux au monde !", poursuit Jean Dussine manifestant son inquiétude sur les conséquences d'un durcissement de la politique migratoire en France.
D'autres, des femmes en majorité, parviennent à s'échapper d'un réseau de prostitution, répandu en République démocratique du Congo… "Le viol est une arme de guerre là-bas", explique le président de l'association avant de poursuivre : "quand on part d'un pays et qu'on laisse tout derrière soi, ce n'est pas par plaisir, ni pour faire du tourisme, c'est qu'on ne peut pas faire autrement."
"Mais aujourd'hui, on prend uniquement en compte l'intérêt économique de la personne" déplore-t-il. Une personne qui deviendrait, en somme, une marchandise.
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