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En privatisant la Française des Jeux, l'Etat pourrait empocher près de 2 milliards

L'Etat pourrait empocher près de 2 milliards d'euros avec la cession de 52% de la Française des Jeux, qui a lancé jeudi la souscription pour réserver ses actions avant son entrée en Bourse prévue le 21 novembre.

En privatisant la Française des Jeux, l'Etat pourrait empocher près de 2 milliards
Le ministre de l'Economie Bruno Le Maire, au siège de la FDJ à Boulogne-Billancourt près de Paris, le 7 novembre 2019 - ERIC PIERMONT [AFP]

"Cette privatisation doit donner de nouvelles perspectives de développement à la FdJ. Ce n'est pas une privatisation comme ça, mais une vraie politique réfléchie. Et l'Etat reste présent au capital et gardera 20%", a déclaré le ministre de l'Economie Bruno Le Maire jeudi, lors d'un point presse au siège du groupe à Boulogne-Billancourt, près de Paris.

Mercredi soir, il avait dévoilé dans le Parisien la fourchette de prix fixé pour chaque action, entre 16,50 et 19,90 euros.

Un nombre maximum de 99,32 millions de titres sont mis sur le marché, ce qui correspond à 52% du capital, a détaillé la Française des Jeux jeudi, au premier jour de la période permettant de réserver des actions, et qui court jusqu'au 19 novembre.

L'Etat devrait ainsi tirer de l'opération entre 1,6 et 1,9 milliard d'euros - sans intégrer la décote de 2% annoncée pour les investisseurs particuliers - selon un calcul de l'AFP.

Au total, l'entreprise sera valorisée entre 3,15 et 3,8 milliards d'euros, a précisé la PDG Stéphane Pallez sur BFM Business.

Pour Mme Pallez, aux commandes du groupe depuis cinq ans, l'introduction en Bourse "est l'opportunité de se réintéresser à la Bourse sur un produit facile. Quand on est un particulier, il faut investir sur la durée". Jusqu'à un tiers des actions seront réservées au grand public.

Pour convaincre les petits épargnants, plusieurs avantages leur sont réservés: une décote de 2% sur les titres qu'ils achèteront, et une action gratuite pour dix achetées si elles sont détenues pendant 18 mois.

"La FdJ fait partie de notre patrimoine national, elle doit appartenir aux Français grâce à une participation populaire la plus large possible", a estimé Bruno Le Maire.

une "occasion" pour les petits épargnants

Le ministre a notamment mis en avant "l'occasion pour les Français de diversifier leurs placements à un moment où les taux d'intérêt sont bas, au moment où les placements sur les Livrets A rapportent peu".

La privatisation de la FdJ constitue un test grandeur nature pour tenter de réconcilier le grand public avec la Bourse: les petits porteurs ont été mis à mal par la crise de 2008, et gardent en tête les exemples des entrées en Bourse d'EDF (2005) et France Télécom (1997), dont les cours restent aujourd'hui en dessous de leur niveau d'introduction.

Quant aux grands investisseurs - fonds, banques, entreprises, assurances - "nous avons beaucoup de marques d'intérêt, françaises, européennes et internationales", a affirmé Stéphane Pallez.

La somme tirée de l'opération permettra d'abonder le fonds pour l'innovation et l'industrie.

"Il nous faut de l'argent pour l'intelligence artificielle, le calcul quantique, la stockage des données, la santé du XXIe siècle. La France doit rester dans la course technologique", a martelé le ministre de l'Economie.

Les fonds "viendront abonder l'agence France Trésor, et de fait ils réduiront le besoin de financement de l'Etat", a ajouté Martin Vial, commissaire aux participations de l'Etat, également présent au point presse.

Même après la privatisation, l'Etat continuera d'empocher les quelque 3,5 milliards d'euros de recettes fiscales et sociales versées chaque année par la FdJ.

La seule rentrée d'argent à laquelle l'Etat renonce est le dividende: il avait touché 87 millions d'euros au titre de l'exercice 2018, une somme qui sera drastiquement réduite avec l'abaissement de 72% à 20% de sa présence au capital de la FdJ.

Stéphane Pallez a affirmé que le prochain dividende reversé à l'ensemble des actionnaires serait "maintenu à 122 millions (comme au titre de l'exercice 2018), nous ne ferons pas payer aux actionnaires les coûts de la privatisation".

Les Français ont misé l'an dernier près de 16 milliards d'euros dans les jeux d'argent et de hasard de la FdJ.

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