Le ministre de l'Economie Bruno Le Maire avait dévoilé dès mercredi soir dans le Parisien la fourchette de prix fixé pour chaque action, entre 16,50 à 19,90 euros.
"L'opération consistera en la cession par l'Etat d'un nombre maximum de 99.320.000 actions existantes FDJ, représentant un maximum de 52% du capital social de FDJ", a précisé jeudi dans un communiqué le groupe jeudi, au premier jour de la période (qui court jusqu'au 19 novembre) permettant de réserver des actions.
L'Etat devrait tirer de l'opération entre 1,6 et 1,9 milliard d'euros, sans intégrer la décote de 2% annoncée pour les investisseurs particuliers, selon un calcul de l'AFP. Avec cette somme, il entend abonder le fonds pour l'innovation et l'industrie.
Interrogée sur la valorisation totale de son entreprise, la PDG Stéphane Pallez a indiqué sur BFM Business que "la fourchette est exactement 3,150 à 3,8 milliards".
"C'est précis. C'est l'offre et la demande qui va permettre de fixer le prix final. Il sera juste et équilibré", a-t-elle affirmé.
Pour Mme Pallez, l'introduction en Bourse "est l'opportunité de se réintéresser à la bourse sur un produit facile. Quand on est un particulier, il faut investir sur la durée. On a un rendement attractif sur une valeur moins risquée du fait de son profil, de la sécurité de son monopole sur 25 ans".
Jusqu'à un tiers du capital mis en Bourse sera réservé aux particuliers, a précisé le ministre de l'Economie.
"succès populaire"?
Pour les convaincre d'investir, plusieurs avantages sont en outre réservés aux petits épargnants: une décote de 2% est ainsi prévue sur les titres qu'ils achèteront, et ils se verront également attribuer une action gratuite pour dix achetées s'ils les conservent pendant 18 mois.
"Les actions gratuites sont toutefois plafonnées à 5.000 euros d'actions achetées", a prévenu M. Le Maire.
Héritière de la loterie nationale créée en 1933, la FdJ est une des rares entreprises publiques françaises en bonne santé financière. Son nom est aussi très familier pour les Français, qui ont encore misé l'an dernier près de 16 milliards d'euros dans ses jeux d'argent et de hasard.
Mais ces atouts ne garantissent pas de façon automatique le "succès populaire" souhaité par le gouvernement: les petits porteurs ont en effet été mis à mal par la crise de 2008, et ils gardent en tête les exemples des entrées en Bourse d'EDF (2005) et France Télécom (1997), dont les cours restent aujourd'hui en dessous de leur niveau d'introduction.
La privatisation de la Française des Jeux sera donc un test grandeur nature pour le gouvernement, d'autant que c'est la première fois depuis 2005 que le grand public est associé à une telle opération initiée par l'Etat.
D'un point de vue pratique, pour acquérir des titres Française des Jeux, les particuliers doivent s'adresser à un intermédiaire financier (banque, courtier, société de bourse).
Même après la privatisation, l'Etat continuera d'empocher les quelque 3,5 milliards d'euros de recettes fiscales et sociales versées chaque année par la FdJ. Il recevra également 380 millions d'euros de l'entreprise en échange du monopole pour exploiter pendant 25 ans jeux de loterie et paris sportifs dans son réseau physique.
La seule rentrée d'argent à laquelle l'Etat renonce est le dividende: il avait touché 87 millions d'euros au titre de l'exercice 2018, une somme qui sera drastiquement réduite avec l'abaissement de 72% à 20% de sa présence au capital de la FdJ.
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