"Nous avons été orphelins de visite" de la part des services de l'État. Plus d'un mois après l'incendie de l'usine Lubrizol à Rouen (Seine-Maritime), les dirigeants de l'entreprise Normandie logistique ont été auditionnés, mercredi 6 novembre 2019, par la mission d'information sur cet accident, à l'Assemblée nationale.
Des contrôles insuffisants
L'occasion pour Christian Boulocher, directeur général de l'entreprise normande, de dénoncer un nombre de visites "insuffisant" de la part de la DREAL (Direction régionale de l'environnement, de l'aménagement et du logement) au sein du site rouennais, touché par l'incendie le 26 septembre 2019. Sommé de s'expliquer par Damien Adam, rapporteur de la mission, Christian Boulocher répond que "personne ne nous a dit que les bâtiments étaient en mauvais état".
L'entreprise n'a ainsi jamais reçu de rapport à la suite de visite de la DREAL au sein de ses locaux, excepté le rapport établi après l'accident et ayant donné lieu à un procès-verbal d'infraction. Christian Boulocher a d'ailleurs dénoncé l'emploi du terme d'"infraction pénale" par Patrick Berg, le directeur de la DREAL : "Je ne suis pas sûr que celui qui dresse le rapport a la qualification de dire la nature de l'infraction, c'est plutôt au juge de le faire".
Christian Boulocher
Après une visite de la DREAL en 2017, Sylvain Schmitt, le président de Normandie logistique, ajoute n'avoir "jamais eu aucun retour, de quoi que ce soit, sur les prescriptions à faire sur les bâtiments". Selon Christian Boulocher, l'administration avait peut-être admis que la cession des entrepôts de Normandie logistique à Lubrizol était actée.
"Si vous êtes près d'un site Seveso, fuyez", a lancé Sylvain Schmitt
Sylvain Schmitt a ainsi rappelé que "de longue date, Lubrizol était intéressé par le site". L'opération aurait dû aboutir en 2017, puis l'acquisition a été suspendue. "Les discussions devaient reprendre en octobre", ajoute-t-il. Le président de Normandie logistique a d'ailleurs expliqué qu'il voulait se "réimplanter ailleurs" avec la création de l'éco-quartier Flaubert.
Il rappelle également que le site du quai de France est aujourd'hui "détruit à 50 %". "Jamais on ne pourra reconstruire les lieux au même endroit, par étroitesse et par la configuration géographique [...] Si vous êtes près d'un site Seveso, fuyez", dit Sylvain Schmitt à l'adresse de ses confrères logisticiens.
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