Quatorze militants animalistes de l'association Boucherie abolition ont été condamnés, mardi 5 novembre 2019, en correctionnelle à Évreux (Eure), à des peines allant de un à dix mois de prison avec sursis, pour des actions menées au détriment de trois élevages. Le tribunal d'Évreux a été plus clément que le parquet, qui avait requis jusqu'à six mois de prison ferme lors de l'audience du 20 septembre 2019.
Il est reproché à ces militants de s'être introduits dans trois exploitations agricoles, à Beaulieu (Orne), Goussainville (Eure-et-Loir) et Jumelles (Eure) pour "libérer" des volailles et des porcs, le 13 décembre 2018 et le 14 avril 2019.
Lors de la seconde action, un mouvement de panique au sein de l'exploitation de l'Eure avait causé la mort par étouffement de près de 1 400 dindes, selon le parquet. Les militants les plus lourdement condamnés sont deux porte-parole de l'association, selon le parquet, de 32 et 44 ans, qui écopent chacun de dix mois de prison avec sursis pour ces actions. Les 14 prévenus sont condamnés pour vol aggravé ou violation de domicile ou dégradation du bien d'autrui.
Quatre d'entre eux écopent d'un mois supplémentaire avec sursis pour refus de prélèvement d'ADN.
Les 14 militants, âgés de 25 à 50 ans, devront en outre payer solidairement 8 678 euros de préjudice moral ou matériel aux exploitants ou à leurs salariés concernés.
L'élevage comparé à la dictature nazie
La FNSEA (Fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles) de l'Eure a été déboutée de sa demande de constitution de partie civile. "La justice a fait son travail, même si ce n'est pas à la hauteur d'un point de vue financier. Cette décision montre à ces gens qu'ils ne peuvent pas faire n'importe quoi", a réagi Fabrice Moulard, le président de la FNSEA 27.
"Aujourd'hui, les agriculteurs ne sont pas sereins, ce type d'action les inquiète."
"Le tribunal correctionnel a prononcé des peines significatives au-delà des peines symboliques", a ajouté Marc François, l'avocat du syndicat agricole, faisant allusion aux deux condamnations les plus importantes. Les prévenus n'étaient pas représentés à l'énoncé du jugement. Leurs avocats n'étaient pas joignables dans l'immédiat. Le 20 septembre 2019, le procès avait eu lieu dans une ambiance tendue. La procureure de la République Dominique Puechmaille, avait dénoncé "l'indécence" des militants qui "comparent l'élevage à la dictature nazie". "Les camps de concentration sont toujours là. On libère des prisonniers", avait un peu plus tôt lancé à la barre une prévenue de 25 ans.
Avec AFP
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