Daniela Bommet-Ruttmar est Allemande. Catherine Guillemant est Française. Elles ont pourtant un point commun. Elles ont toutes les deux connu la chute du mur de Berlin ce fameux 9 novembre 1989. D'un mur de 155 km séparant Berlin Est de Berlin Ouest, il ne reste aujourd'hui que quelques portions, que Catherine a bien sûr fait découvrir à ses deux filles.
Il y a trente ans, elle était étudiante en relations internationales et effectuait son stage au consulat de France à Hambourg. "Je vois encore le visage de mon colocataire allemand lorsque l'on a appris la nouvelle à la télévision et à la radio. C'était au petit-déjeuner, il avait une tête totalement ahurie, se souvient avec émotion celle qui avait vingt ans à l'époque. J'ai l'impression que l'on avait été pris de court par l'événement. On ne s'attendait pas à ce que cela arrive si vite et de façon si évidente."
Un bout du mur à la maison
Pour Daniela, située dans l'ex-RDA lorsqu'elle était adolescente (côté Est), le souvenir est lui aussi intacte. "C'était un vendredi soir. J'étais devant la télévision avec mes parents. On se disait que ce n'était pas possible, raconte-t-elle, émue. J'avais du mal à croire qu'on allait pouvoir circuler librement, sans demander de visa ou l'accord de la RDA de pouvoir voyager dans l'autre partie." Daniela habitait à Halle/Saale, à environ 150 km de Berlin, non loin de Leipzig. Le samedi matin, en allant à l'école, elle avait l'impression qu'une nouvelle vie allait commencer. "On n'était plus que quatre dans la classe. Tous les autres avaient traversé le pays."
Installée en France depuis 1999, Daniela a attendu plus d'un mois après la chute du mur pour retourner à Berlin. "Le mur était comme une forteresse autour de la ville. On est allé voir pour la première fois la partie ouest."
Le mur en lui-même ne lui a pas laissé un souvenir très gai. En revanche, elle a tenu à conserver des objets d'enfance comme des diplômes avec le logo de l'ex-RDA, une chemise marquée par le Freie Deutsche Jugend, qu'elle devait porter à l'école lors de grandes manifestations, ou encore un carnet de notes qui l'a suivi de la classe de CP à la seconde.
Le carnet de notes de Daniela a couvert sa scolarité de la classe du CP à la seconde. - Léa Quinio
Catherine, elle, a rapporté un bout du mur en France. Un symbole dans l'histoire de l'Europe.
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