Le maire de la deuxième ville de France (LR) Jean-Claude Gaudin, accusé par des militants de n'avoir pas suffisamment agi contre l'habitat indigne, s'est recueilli de son côté à l'hôtel de ville, en présence de quelques élus.
Sur une place triangulaire, à quelques mètres du trou béant laissé par l'effondrement des 63 et 65 de la rue d'Aubagne, le 5 novembre 2018, un demi-millier de Marseillais ont observé huit minutes de recueillement, sous une banderole "ni oubli, ni pardon".
Au silence en mémoire des Marseillais qui ont perdu la vie sous les gravats répondait le glas d'une église voisine. Huit torches ont été allumées en mémoire des morts.
Simona, Chérif, Marie, Ouloumé, Tahar, Fabien, Pape Magatte et Julien: sans-papiers ou artistes, étudiante ou mère de famille, Français, Italienne ou Tunisien ont perdu la vie sous les décombres.
Plusieurs de leurs proches, très émus, parfois en larmes, se tenaient au milieu d'une foule très mélangée, cosmopolite à l'image de ce quartier très populaire du centre de Marseille. Fleurs et bougies témoignaient de l'émotion qu'a suscité ce drame, révélant l'ampleur du fléau de l'habitat insalubre dans la cité phocéenne.
Le maire de Marseille, Jean-Claude Gaudin, au pouvoir depuis un quart de siècle et dont la gestion de la crise et des problèmes d'habitat a été étrillée depuis les effondrements, s'est recueilli de son côté, derrière les murs de l'hôtel de ville, à un kilomètre de là.
"En un an nous aurons pris quantité de décisions sur l'habitat insalubre, c'est un problème national", a déclaré le maire, avant de dévoiler une plaque recouverte des couleurs bleu et blanc de la ville, portant les noms des victimes et assurant que la ville "ne les oublie pas". Elle sera installée "sur les lieux du drame" postérieurement.
A ses côtés, plusieurs de ses adjoints ainsi que la présidente LR du département des Bouches-du-Rhône et de la métropole Aix-Marseille et candidate aux municipales Martine Vassal.
A Marseille, 100.000 personnes sur quelque 860.000 habitants vivent encore dans des taudis, selon la Fondation Abbé Pierre.
Au-delà du recueillement, l'enquête judiciaire se poursuit pour tenter de déterminer d'éventuelles responsabilités quant à l'effondrement de ces immeubles, dont l'un, vide, appartenait à la ville. Des experts avaient alerté à plusieurs reprises sur le mauvais état de ces immeubles.
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