A Téhéran, des milliers de personnes se sont rassemblées en début de matinée devant l'ancienne représentation diplomatique américaine, dans le centre de la capitale, ont constaté des journalistes de l'AFP.
"Leur hostilité à notre égard va continuer", leur a déclaré le général de division Abdolrahim Moussavi, commandant en chef de l'armée iranienne. "Les Etats-Unis sont comme un scorpion eu venin mortel qui ne cesse de vous agacer que lorsqu'il est écrasé", a-t-il clamé.
"La seule voie possible pour aller de l'avant est celle du maintien de l'esprit révolutionnaire, fondé sur la prudence et l'obéissance au guide" suprême iranien Ali Khamenei, a ajouté l'officier.
Discuter avec les Etats-Unis reviendrait à accepter "la soumission et la défaite", a-t-il encore déclaré, reprenant des propos récents de l'ayatollah Khamenei.
La télévision d'Etat a diffusé en direct des images de manifestations similaires dans de nombreuses villes iraniennes, notamment Machhad (Nord) et Ispahan (Centre), respectivement deuxième et troisième agglomérations du pays, mais aussi à Ilam, Bouchehr, Ahvaz et Chiraz, dans le Sud, Zahedan (Sud-Est) ou encore à Qazvin et Tabriz (Nord).
Selon l'agence Mehr, proche des conservateurs, "des millions de personnes participent à ces rassemblements" à l'échelle du pays.
A Téhéran, hommes, femmes --principalement en tchador-- et enfants agitaient des pancartes en anglais et en persan, sur lesquelles on pouvait lire: "Mort à l'Amérique, mort à Israël, victoire pour l'islam", et d'autres moquant le président américain Donald Trump.
"Impasse"
De nombreux drapeaux jaunes frappés des mots "A bas l'Amérique" étaient brandis et des pancartes faisaient référence au discours prononcé dimanche par M. Khamenei sur la nécessité d'empêcher les Etats-Unis de "prendre pied" en Iran.
Le 4 novembre 1979, moins de neuf mois après le renversement du dernier chah d'Iran, un groupe d'étudiants partisans de la Révolution islamique avait pris d'assaut l'ambassade des Etats-Unis à Téhéran, qualifiée alors de "nid d'espion" par les partisans de Khomeiny, père fondateur de la République islamique.
Les étudiants avaient exigé, pour libérer les otages, que les Etats-Unis extradent le chah afin qu'il soit jugé en Iran.
La crise ne s'achèvera que 444 jours plus tard, après la mort du souverain déchu en Egypte, avec la libération de 52 diplomates américains.
Rompues entre-temps, les relations diplomatiques entre Téhéran et Washington n'ont jamais été rétablies.
Le quarantième anniversaire de la prise de l'ambassade survient dans un climat de tensions accrues entre Téhéran et Washington sur fond de retrait des Etats-Unis de l'accord international sur le nucléaire iranien conclu en 2015 et de la poursuite d'une politique américaine de "pression maximale" contre l'Iran.
"C'est sans doute le meilleur moment pour dire: à bas l'Amérique", a déclaré à l'antenne une journaliste de la télévision d'Etat entourée de manifestants à Téhéran.
"Les documents trouvés (à l'intérieur de l'ambassade américaine en 1979) ont corroboré les affirmations des étudiants révolutionnaires selon lesquelles Washington utilisait le bâtiment pour fomenter des complots" contre la République islamique naissante, écrit Mehr.
Samedi, les autorités avaient dévoilé de nouvelles fresques anti-américaines sur les murs de l'ex-ambassade des Etats-Unis à Téhéran, dénonçant "l'arrogance" d'une Amérique présentée comme assoiffée de guerre pour asseoir son emprise sur le monde.
Quarante ans après les événements, la prise d'otages des diplomates américains continue d'empoisonner les relations de la République islamique et des Etats-Unis.
Pour l'universitaire américain Gary Sick, qui fut en première ligne sur ce dossier alors qu'il était au Conseil de sécurité nationale des Etats-Unis, la crise des otages est "probablement le meilleur élément d'explication à l'impasse dans laquelle nous nous trouvons maintenant".
"Tout ce que l'Iran a fait et tout ce que nous avons fait depuis lors, le genre de punition qui est infligé à l'Iran, tout cela est totalement démesuré", a-t-il déclaré à l'AFP.
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