Membre actif d'Europe écologie les verts (EELV) depuis près de 20 ans, Jean-Michel Bérégovoy se présente comme tête de liste aux élections municipales de mars 2020, à Rouen (Seine-Maritime). Il nous livre son programme.
Tripler l'investissement de la municipalité
"La collectivité territoriale est le bon échelon pour agir sur le changement climatique. Une ville comme Rouen et son agglomération est un modèle complet, avec la question des sols, de la biodiversité, de l'urbanisme, de l'eau, de l'agriculture… C'est une microsociété que l'on peut penser globalement. Si on gagne le combat des territoires, on peut gagner le combat global. Il faut s'inscrire dans un plan pluriannuel d'investissement. À Rouen, l'investissement pur hors subvention est récurrent, c'est neuf millions d'euros par an, c'est-à-dire rien. On est à un moment où l'on peut emprunter à des taux négatifs. Il faut un emprunt de 20 millions d'euros par an, sur la durée du mandat. Cela permet de passer à un investissement de près de 30 millions d'euros. Cela veut dire que les subventions aussi augmentent. Avec cet argent, on adapte la ville au réchauffement climatique. Cela veut dire : plus un îlot de chaleur à Rouen, plus une construction qui se fait sans végétalisation du toit. On a 700 bâtiments publics à la ville, il faut que l'on soit exemplaires sur la question de l'énergie, de la récupération des eaux ou de l'enveloppe thermique. Une partie de l'argent que nous économiserons sur les factures d'énergie, nous le réinvestirons pour les exclus de la transition écologique : un tiers ou 20 % pour aider les propriétaires les plus pauvres sur leur facture énergétique, peut-être via les CCAS (Centres communaux d'action sociale, NDLR). Nous regarderons ça."
Un projet emblématique : végétaliser le pont Boieldieu
"On défendait ça déjà il y a une vingtaine d'années : il faut une trame verte dans la ville. Elle commence au jardin des plantes et va jusqu'à la cathédrale et au-delà. Cela passe par le pont Boieldieu. Il faut repenser l'usage de ce pont. Il pourrait être en végétalisation suspendue, livré uniquement au déplacement doux et à la convivialité. Ce serait un formidable lien entre les deux rives et entre le quartier Saint-Sever et celui de la cathédrale. Cet axe historique aurait avec ce pont quelque chose de remarquable, qui serait emblématique. On viendrait à Rouen aussi pour voir cette construction nouvelle et ambitieuse. Faire de notre ville un exemple sur l'adaptation au réchauffement climatique, ça aurait du sens pour les investisseurs et le cadre de vie. Et on a besoin, après Lubrizol, de réenchanter notre ville, et de la réenchanter fortement."
Transports en commun : la gratuité le week-end
"Sur la question des transports en commun, nous sommes très clairs. Il faut investir sur des lignes structurantes, la T5 (est-ouest par les quais rive gauche) et T6 (les plateaux nord et est), mais aussi sur les lignes des petits quartiers parfois insuffisantes. C'est pour ça que nous voulons aller vers la gratuité, mais pas tout de suite. Nous proposons la gratuité des transports en commun le week-end, pour réenchanter nos commerçants et le centre-ville. En semaine, nous souhaitons la mise en place d'une tarification sociale, en fonction des revenus. Il faut y réfléchir, mais nous le faisons déjà pour les cantines avec huit strates, ce qui me paraît juste. Il faut aussi que l'on change notre parc de bus à terme, pour passer à l'électrique."
Le style ? "On est plus transgressifs"
"Les lobbys sont considérables. Et ils sont terriblement à l'action dans les villes et les métropoles. Ici, si on gagne, les lobbys ne sont plus les bienvenus, en tout cas pour le lobbying comme ils le font aujourd'hui. Notre lobby, ce sont les Rouennais et c'est la planète. On est moins institutionnalisés, plus transgressifs. On peut péter les codes. Il faut casser les règles. On peut aller à l'encontre de l'État sur certains sujets. Sinon, à quoi ça sert d'avoir des élus locaux ? Soyons parfois déraisonnables."
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Faire 20 millions d'emprunts nouveaux par an sur 6 ans, cela ferait une dette supplémentaire de 120 millions. La dette par habitant est déjà de plus de 1500 €, elle augmenterait de plus de 1000€ soit une dette par habitant de 2500 €, alors que la moyenne nationale est à 960€ par habitant... Ce n'est ni raisonnable, ni sérieux !