Huit candidats, quatre hommes et quatre femmes, sont en lice pour lui succéder.
Le député travailliste Lindsay Hoyle fait figure de favori. Âgé de 62 ans et originaire du nord-ouest de l'Angleterre, il est premier adjoint de John Bercow depuis 2010.
Dans une interview au Sunday Times, dimanche, M. Hoyle a confié vouloir apaiser l'atmosphère souvent électrique de la Chambre des Communes, en particulier lors des débats sur le Brexit.
Prenant le contrepied du tapageur Bercow, il voit le "speaker" comme un simple arbitre et fait valoir que "les gens ne veulent pas se souvenir de l'arbitre, ils veulent se souvenir du match".
Il est le propriétaire d'un perroquet domestique, prénommé Boris en clin d'oeil au Premier ministre conservateur, à qui il a déjà appris à vociférer des "Ordeeer!" ("De l'ordre!").
Face à lui, la travailliste Harriet Harman, 69 ans, a également les faveurs des bookmakers. Cette ancienne secrétaire d'Etat à la Justice veut elle aussi calmer les esprits: "Il faut nous écouter les uns les autres plutôt que nous crier dessus", a-t-elle plaidé dans le Sunday Times.
Les prétendants au poste doivent soumettre leurs candidatures avant 10H30 GMT lundi. Celles-ci doivent être signées par au moins douze députés, dont trois au minimum doivent être issus de partis différents que le leur, le rôle du président de la Chambre nécessitant un soutien transpartisan.
Cinq minutes pour convaincre
Les députés se réuniront à 14H30 GMT et les candidats auront cinq minutes chacun pour convaincre leurs pairs, qui voteront ensuite à bulletin secret.
Si un candidat arrive en tête avec plus de 50% des voix, il l'emporte. Si ce n'est pas le cas, le candidat qui a obtenu le moins de suffrages et tous ceux qui ont récolté moins de 5% des voix sont éliminés et un second tour est organisé, qui peut être suivi d'autres, jusqu'à désignation du vainqueur.
Le gagnant est ensuite littéralement porté par deux de ses soutiens jusqu'à la chaise du président de la Chambre, conformément à l'une des traditions parfois surprenantes du Parlement britannique.
L'élection d'un "speaker" a lieu après chaque élection législative ou après la démission ou le départ en retraite du détenteur du poste.
Avec le départ de John Bercow, petit homme à la voix de stentor et aux répliques souvent acerbes, une page se tourne à la Chambre des Communes.
Ce conservateur de 56 ans, amateur de cravates criardes, avait fixé la date de son départ au 31 octobre, jour où le Royaume-Uni était censé quitter l'Union européenne – une sortie finalement repoussée, pour la troisième fois, au 31 janvier 2020.
Plus jeune titulaire, lors de sa première élection en juin 2009, de cette prestigieuse fonction, John Bercow s'est employé à la dépoussiérer, abandonnant certains éléments de la tenue traditionnelle comme la perruque. En juin 2017, il a permis aux députés de siéger sans cravate.
Il a cependant été accusé de partialité dans les débats et de tyrannie envers ses équipes, ce qu'il réfute.
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