Arrivé au pouvoir en juillet en promettant le Brexit "coûte que coûte" fin octobre, Boris Johnson avait juré qu'il préférerait être "mort au fond d'un fossé" plutôt que demander un troisième report.
Mais il a dû manger son chapeau et demander un délai jusqu'au 31 janvier, son accord de divorce négocié avec Bruxelles n'ayant pas passé l'épreuve du Parlement.
Le dirigeant conservateur a exprimé ses "profonds regrets" dimanche sur Sky News et défendu l'accord de sortie difficilement négocié avec l'UE mais dénigré par son allié Donald Trump et par son rival Nigel Farage, chef du Parti du Brexit.
Le président américain a jugé jeudi sur les ondes de la radio britannique LBC, que le texte ne permettait pas de conclure "d'accord commercial avec le Royaume-Uni".
"Je ne souhaite pas dénigrer le président, mais à cet égard, il commet une erreur manifeste. Quiconque regarde notre accord peut constater que c'est un excellent accord", a riposté Boris Johnson.
Le dirigeant conservateur est critiqué par le grand défenseur du Brexit, Nigel Farage, qui l'a appelé à abandonner son accord et à le rejoindre dans une alliance en faveur d'une rupture franche avec l'UE, une offre déclinée par M. Johnson.
S'il a annoncé dimanche qu'il ne serait pas candidat aux prochaines législatives, Nigel Farage n'en reste pas moins une épine dans le pied de Boris Johnson et présentera des candidats face à ceux de son Parti conservateur.
L'ancien trader de 55 ans, dont le parti est arrivé en tête aux élections européennes de mai, s'est offert une double page dans le tabloïd pro-Brexit Sunday Express pour démonter l'accord de sortie négocié par Boris Johnson.
Tories en tête des sondages
Face aux Tories, le principal parti d'opposition, le Labour, entend aussi jouer sa carte et a gagné six points dans les sondages entre mercredi et vendredi, passant à 27% d'intentions de vote, selon une enquête YouGov pour The Sunday Times. Ils restent toutefois loin derrière le Parti conservateur, en pôle position avec 39% des intentions de vote.
S'il accède au pouvoir, le Labour entend renégocier un accord de sortie et le soumettre au vote des Britanniques, une proposition jugée "folle" par Boris Johnson qui met en garde contre le risque de nouveaux retards dans la réalisation du Brexit, pour lequel ont voté 52% des Britanniques en juin 2016.
Les libéraux-démocrates, déterminés à annuler purement et simplement le Brexit, atteignent 16% d'intentions de vote selon le sondage YouGov, tandis que de l'autre côté de l'échiquier politique, le soutien au Parti du Brexit a chuté de 13% à 7% entre mercredi et vendredi.
Boris Johnson a défendu son gouvernement qui "propose un accord prêt et une façon de le mettre en oeuvre immédiatement mi décembre, si nous avons la chance d'obtenir une majorité".
Il a aussi déclaré qu'il ne voyait "aucune raison" de prolonger la période de transition après le Brexit au delà de la date prévue de décembre 2020, estimant que les négociations commerciales "devraient être extrêmement simples".
Hostile à une seconde consultation populaire sur le Brexit, le dirigeant conservateur est aussi opposé à la tenue d'un nouveau référendum sur l'indépendance de l'Ecosse, pour lequel ont manifesté samedi des milliers d'Ecossais à Glasgow.
Lors d'un précédent référendum en 2014, les unionistes l'avaient emporté à 55%. Mais la Première ministre Ecossaise et cheffe de file du parti indépendantiste SNP, Nicola Sturgeon, estime que le Brexit a changé la donne, une vaste majorité d'Ecossais (62%) ayant voté contre la sortie de l'UE.
Le référendum de 2014 était un événement "qui ne se tient qu'une fois par génération", a fait valoir dimanche Boris Johnson, ajoutant: "Je ne crois pas que les habitants de ce pays pensent que les référendums font des merveilles en termes d'harmonie".
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