Des foules de manifestants, vêtus de noir et portant des masques sur le visage en dépit de l'interdiction, ont déferlé sur le quartier commerçant de Causeway Bay. Des affrontements sont rapidement intervenus avec la police anti-émeutes qui a multiplié les arrestations.
La veille, la Chine avait lancé un nouvel avertissement, prévenant qu'elle ne tolérerait "aucune activité" de nature à diviser le pays ou menacer la sécurité nationale. Pékin veut "renforcer la conscience nationale et le patriotisme" à Hong Kong "par l'éducation à l'histoire et à la culture chinoises".
"protéger les libertés"
"Le gouvernement et la police ont ignoré et réprimé les demandes du peuple donc nous devons continuer le mouvement pour leur montrer que nous voulons toujours ce que nous réclamons", a expliqué à l'AFP un manifestant de 18 ans, Gordon Tsoi, dépourvu de masque.
"Le gouvernement est intégralement contrôlé par le gouvernement central à présent, donc nous devons sortir pour protéger les libertés que nous méritons", a ajouté un autre manifestant, âgé de 17 ans et qui a souhaité conserver l'anonymat.
La police avait autorisé un rassemblement en soirée mais rejeté une demande de marche durant l'après-midi en invoquant des craintes sécuritaires. Comme à plusieurs reprises auparavant, les manifestants ont ignoré l'interdiction.
Parmi ceux qui appelaient à manifester samedi figurait Joshua Wong, figure du mouvement pro-démocratie dont la candidature aux élections locales vient d'être invalidée.
"L'exercice de la liberté de réunion devient de plus en plus difficile alors que la police de Hong Kong renforce sa pression depuis quelques mois. Pourtant nous ne renonçons pas à nos droits constitutionnels", a tweeté M. Wong, qualifié par les médias d'Etat chinois de "séparatiste" et "traître".
Ex-colonie britannique rendue à la Chine en 1997, Hong Kong jouit de libertés inconnues en Chine continentale aux termes de sa Loi fondamentale (Constitution régionale), comme la liberté d'expression et de manifestation et une justice indépendante.
Mais Hong Kong connaît depuis début juin des manifestations quasi quotidiennes, et de plus en plus violentes, pour dénoncer l'ingérence jugée grandissante de Pékin et exiger des réformes démocratiques.
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