Pékin n'a pas précisé si cette "amélioration" irait dans le sens plus démocratique exigé par les contestataires, mais averti qu'il ne tolérerait "aucune activité" de nature à diviser le paix ou à menacer la sécurité nationale.
Le régime communiste entend "améliorer le mécanisme de sélection et de révocation du chef de l'exécutif et des principaux responsables" de Hong Kong, a révélé devant la presse le haut responsable du Bureau des affaires de Hong Kong et Macao, Shen Chunyao, au lendemain d'une importante réunion politique.
En vertu de sa "Loi fondamentale", l'ancienne colonie britannique rendue à Pékin en 1997 jouit d'une grande autonomie et de libertés inconnues en Chine continentale: liberté d'expression et de manifestation et justice indépendante.
Mais le territoire connaît depuis début juin des manifestations quasi quotidiennes, et de plus en plus violentes, pour dénoncer l'ingérence jugée grandissante de Pékin et exiger des réformes démocratiques.
Les manifestants exigent entre autres de pouvoir désigner au suffrage universel direct le chef de l'exécutif --le plus haut dirigeant du territoire-- actuellement nommé par un collège de 1.200 grands électeurs inféodé à Pékin.
"Paroles en l'air"
"L'amélioration" envisagée par Pékin semble plutôt annoncer un tour de vis.
M. Shen a souligné que le régime chinois avait décidé "d'améliorer" aussi le système juridique de Hong Kong "pour préserver la sécurité nationale".
Ces propos n'ont d'ailleurs pas fait retomber la température dans l'ex-colonie britannique.
Ce ne sont que des "paroles en l'air", a commenté à l'AFP la députée pro-démocratie Claudia Mo.
"Nous voulons (le système) une personne égale une voix, moins l'ingérence de Pékin, c'est-à-dire qu'il ne puisse pas expulser des candidats considérés comme indésirables", a-t-elle expliqué, en référence à l'invalidation mardi de la candidature de Joshua Wong, figure du mouvement, aux prochaines élections locales.
Ces déclarations de Pékin n'ont "rien à voir avec la démocratie", assure le politologue Willy Lam, de l'Université chinoise de Hong Kong.
Il s'agit, au contraire, pour la Chine d'exercer un "contrôle plus étroit" sur Hong Kong et de s'assurer que le prochain dirigeant local "exécutera les ordres de Pékin plus efficacement que Carrie Lam", assure-t-il à l'AFP.
Cheffe de l'exécutif depuis mi-2017 après avoir obtenu 777 voix au collège électoral, Mme Lam cristallise la colère des protestataires.
Ses jours à la tête de l'ancienne colonie britannique seraient comptés, selon des informations de presse que Pékin a démenties.
Dans un enregistrement audio qui a fuité en septembre, Mme Lam avait confié qu'elle démissionnerait si elle en avait le "choix". Elle avait ensuite démenti ces propos et Pékin avait assuré lui conserver sa confiance.
Renforcer le patriotisme
Mme Lam est à l'origine de la contestation pour avoir déposé un projet de loi qui aurait autorisé les extraditions vers le Continent. Ce projet a depuis été retiré.
Pékin rejette tout problème de démocratie à Hong Kong et voit dans la contestation le fait "d'émeutiers" manipulés par l'étranger qui chercheraient l'indépendance du territoire.
"Nous devons enseigner à la société hongkongaise (...) en particulier aux fonctionnaires et aux adolescents, la Constitution", a martelé M. Shen.
Il faut aussi "renforcer la conscience nationale et le patriotisme" à Hong Kong "par l'éducation à l'histoire et à la culture chinoises", a suggéré le responsable, au lendemain d'une réunion à huis clos du Parti communiste chinois (PCC).
La 4e séance plénière (ou "plénum") du comité central du PCC a réuni pendant quatre jours à Pékin les quelque 370 plus puissants hiérarques du pays.
Dans un long communiqué, le Parti a admis que le pays faisait face "à une situation complexe, avec une augmentation significative des risques intérieurs et à l'étranger".
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