Depuis plusieurs jours, une épaisse fumée âcre enveloppe la mégapole du nord du pays, en grande partie alimentée par les brûlis agricoles qui battent leur plein dans les régions voisines et que les vents déportent sur la ville, déjà l'une des plus polluées au monde.
Cette technique, illégale, permet aux agriculteurs de nettoyer leurs champs à moindre coût des résidus de la récolte du riz pour pouvoir semer la culture suivante. Les images satellite de la Nasa montrent des milliers de feux actifs ces derniers jours dans l'État du Penjab, au nord-ouest de la capitale.
Chaque année au début de l'hiver, une conjonction de facteurs naturels (froid, vents faibles...) et humains (brûlis agricoles, émissions industrielles et automobiles, feux pour se réchauffer...) transforme New Delhi en "chambre à gaz", une expression fréquemment utilisée par ses dirigeants.
À 10H00 locales (04H30 GMT), l'ambassade américaine à New Delhi enregistrait une concentration de particules fines PM2,5 de 407 microgrammes par mètre cube d'air. L'Organisation mondiale pour la santé (OMS) recommande de ne pas dépasser 25 en moyenne journalière.
D'un diamètre égal au trentième de celui d'un cheveu humain, les particules fines en suspension peuvent s'infiltrer dans le sang à travers les poumons. Une exposition à long terme aux PM2,5 accentue les risques de maladies cardiovasculaires et de cancer des poumons.
En prévision de la saison de pollution, New Delhi a banni l'utilisation de générateurs diesel et va appliquer, du 4 au 15 novembre, la circulation alternée. Les chantiers de construction sont interdits de fonctionner la nuit ces jours-ci.
Les écoles restent ouvertes à ce stade, bien que les enfants soient particulièrement vulnérables à l'air toxique. Le gouvernement local a annoncé le mois dernier qu'il allait distribuer 5 millions de masques protecteurs aux élèves.
En 2017, la pollution de l'air a causé 1,2 million de décès prématurés en Inde, selon l'estimation d'une étude parue l'année dernière dans la revue scientifique The Lancet.
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