Cette annonce est intervenue après que la compagnie aérienne australienne Qantas eut indiqué avoir cloué au sol un Boeing 737 NG en raison d'une fissure structurelle. Elle a ajouté qu'elle en inspectait 32 autres, tout en affirmant que les passagers n'avaient rien à craindre.
Séoul a fait savoir de son côté que neuf avions avaient été immobilisés début octobre, dont cinq opérés par Korean Air.
Au début du mois, Boeing avait fait état d'un problème sur le "pickle fork", la partie de l'avion permettant de lier les ailes au fuselage et de gérer les contraintes et les forces aérodynamiques.
Dans une directive de navigabilité (AD), l'agence fédérale américaine de l'aviation (FAA) a alors annoncé avoir ordonné une inspection de certains Boeing 737 NG après la découverte de "fissures structurelles" sur un exemplaire en Chine.
Dans cette directive du 3 octobre, la FAA exige l'inspection "avant l'accumulation de 30.000 cycles de vols" de chaque appareil. L'avion de Qantas présentant les fissures a effectué moins de 27.000 vols.
Jeudi, un porte-parole de Boeing a déclaré à l'AFP à Sydney que moins de 5% du millier d'avions inspectés à ce stade présentaient des fissures et avaient été immobilisés aux fins de réparations. Il s'est refusé à fournir le chiffre précis. Cinq pour cent correspond à 50 appareils.
Le 737 NG est le prédécesseur du monocouloir 737 MAX. Dérivé en trois versions (737-700, 737-800 et 737-900 de 126 à 220 sièges), il a été produit à 6.162 exemplaires depuis son lancement au milieu des années 1990 selon le constructeur.
"Vérification" en cours
Boeing comme Qantas se sont efforcés d'apaiser les éventuelles inquiétudes des passagers.
"Nous n'utilisons un avion que lorsqu'il apporte toutes les garanties de sécurité", a souligné Chris Snook, le chef de l'ingénierie de la compagnie australienne.
L'appareil en question "a été retiré du service pour être réparé", a indiqué Qantas dans un communiqué, précisant qu'elle accélérait les inspections des 32 autres 737 NG pour qu'elles soient achevées vendredi.
La compagnie australienne Virgin Airways a également inspecté ses 17 Boeing 737 NG sans qu'ils présentent de problème, selon un porte-parole de l'autorité australienne de l'aviation civile.
Plus gros opérateur mondial de 737 NG, avec "plus de 450 Boeing 737-800", Ryanair a de son côté indiqué ne pas être touché par le problème pour le moment.
"Ryanair poursuit l'examen de ses appareils conformément à la consigne de navigabilité et ne s'attend pas à ce qu'il y ait une incidence sur ses activités ou sur la disponibilité de sa flotte", affirme la compagnie dans un communiqué.
La compagnie à bas coûts Norwegian, qui exploite 118 Boeing 737-800, a de son côté indiqué dans un courriel à l'AFP que sa flotte n'était "pas immédiatement concernée" par ces inspections en raison de sa jeunesse, tout comme Royal Air Maroc, qui exploite 36 Boeing 737 NG.
Quant à Transavia France, filiale low cost du groupe Air France-KLM, "des vérifications ont débuté" sur ses 38 appareils et "à ce jour aucune anomalie n'a été détectée", selon un porte-parole.
L'annonce faite par Qantas a suscité des craintes sur le fait que des fissures puissent exister également sur des avions plus récents, entraînant des appels en Australie à l'immobilisation de toute sa flotte 737.
Réputation mise à mal
"Ces aéronefs devraient rester en sécurité au sol jusqu'à la fin des inspections urgentes", a déclaré Steve Purvinas, représentant du syndicat des ingénieurs, dans un communiqué.
Un appel jugé "complètement irresponsable" par Qantas. "Même quand il y a une fissure, cela ne compromet pas automatiquement la sécurité de l'avion", a dit M. Snook.
Stephen Fankhauser, expert aéronautique à la Swinburne University of Technology, a expliqué que les pièces en question étaient construites de façon à ce que "la structure puisse tolérer un certain niveau de dégâts ou de dégradation".
Ces derniers mois, la réputation de Boeing a été mise à mal par deux accidents de 737 MAX ayant fait 346 morts et cloués au sol la flotte mondiale depuis plus de sept mois.
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