Ce n'est que quelques heures avant, le mercredi 30 octobre 2019, que l'information a été donnée par les services de l'Élysée : le chef de l'État, Emmanuel Macron, a décidé de se rendre à Rouen (Seine-Maritime), plus d'un mois après l'incendie de l'usine Lubrizol. Un déplacement qui n'était pas inscrit à son agenda, mais qui fait suite à une promesse lancée le 4 octobre 2019, lorsqu'il avait affirmé qu'il se rendrait sur place.
Pas de "défaillance"
Ce déplacement "surprise" à Rouen avait pour but de rencontrer le maire de Rouen et de témoigner "son soutien aux habitants", expliquent les services de l'Élysée. Pour suivre Emmanuel Macron, seuls quelques journalistes, essentiellement parisiens, ont été sélectionnés pour l'approcher au plus près durant son entretien avec Yvon Robert.
À l'issue de ce rendez-vous, Emmanuel Macron a pris la parole pour affirmer que "les services de l'État ont agi avec compétence, avec beaucoup de sang-froid, beaucoup de professionnalisme", en niant toute "défaillance". Le chef de l'État a rappelé également la mobilisation des sapeurs-pompiers pour venir à bout des flammes.
Le président de la République est tout de même venu avec une annonce. "Je souhaite que nous puissions, collectivement, rebâtir l'attractivité et l'image de Rouen, qui a une grande histoire, que l'on puisse faire valoir cette image, ce bon vivre, à l'occasion d'événements internationaux".
Emmanuel Macron
Une rencontre entre le président de la République et un chef d'État étranger est ainsi à l'étude pour 2020 à Rouen. Une idée qu'avait émise Hervé Morin, le président de la région Normandie, lors d'une entrevue avec le Premier ministre, Édouard Philippe.
Je me réjouis qu' @EmmanuelMacron reprenne ma demande, lors de la réunion de la semaine dernière, à @EPhilippePM d'organiser de grands événements internationaux à Rouen en 2020 pour redorer l'image et l'attractivité de la ville et plus largement de la métropole. #Lubrizol #Rouen
— Hervé Morin (@Herve_Morin) 30 octobre 2019
Des habitants inquiets
Une fois sa prise de parole terminée, Emmanuel Macron s'est dirigé vers la rue de l'Hôpital, à quelques mètres de l'Hôtel de ville, pour échanger avec des habitants, installés notamment en terrasse. Des sifflets et des cris de "Macron démission" se sont fait entendre. Une manifestation, programmée à 18 h devant le palais de justice à l'appel du collectif unitaire, a réuni une centaine de personnes.
Si certains manifestants ont rejoint l'Hôtel de ville, une trentaine d'autres ont été bloqués dans la rue du Gros-Horloge puis rue du Général-Leclerc par un important dispositif de sécurité. "On doit être des voyous, on nous met un dispositif de sécurité avec des barrières antiémeutes", dénonce Gérald Le Corre, de la CGT Seine-Maritime.
Reportage de Pierre Durand-Gratian
"Quand on vit ce qui a été vécu à Rouen, quand on respire (...) des odeurs qui sont très graves, dont on ne connaît pas la dangerosité (...), c'est très déstabilisant et donc ça nourrit forcément de l'inquiétude", a reconnu le chef de l'État lors de ses échanges avec des habitants. "Il ne faut plus que ça arrive, n'importe où en France", a clamé Lou, une habitante de Petit-Quevilly, qui a longuement échangé avec le président de la République.
Emmanuel Macron interpellé par Lou
Aurélien Delavaud, Pierre Durand-Gratian et Amaury Tremblay
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