L'association Atmo Normandie, chargée de la surveillance de la qualité de l'air, s'est défendue mardi 29 octobre 2019, devant la commission d'enquête du Sénat, d'avoir cherché à dissimuler l'indice de qualité de l'air de Rouen (Seine-Maritime) pendant l'incendie de l'usine Lubrizol.
"La situation était trop incertaine"
Lors d'une audition devant la commission sénatoriale, le président et la directrice d'Atmo Normandie, Denis Merville et Véronique Delmas, ont justifié la décision de l'association de suspendre la diffusion de l'indice, le 26 septembre 2019 - jour de l'incendie - et le lendemain. "L'indice Atmo ne pouvait pas révéler la qualité (de l'air), il n'était pas représentatif, c'est un indice de prévision. On a décidé de ne plus publier la qualité de l'indice atmosphérique et d'(en) expliquer les raisons", a dit Véronique Delmas.
Après qu'Atmo Normandie eut mis à disposition des pompiers des canisters pour effectuer des prélèvements dans l'air, "à certains moments, on pouvait décider de ne pas diffuser l'indice Atmo, parce que la situation était trop incertaine", a ajouté Mme Delmas.
L'indice Atmo, calculé à partir de mesures pour quatre polluants, particules fines PM10, ozone (O3) dioxyde d'azote (NO2) et dioxyde de soufre (SO2), évalue la qualité de l'air sur une échelle de 1 (très bon) à 10 (très mauvais).
Les polluants de l'incendie pas pris en compte
"Juste après l'incendie, vous avez décidé de ne pas diffuser cet indice de la qualité de l'air. Pourquoi cet indice ne prendrait pas en compte les éléments présents dans ces fumées ? Ce choix n'a pas été toujours bien compris par la population, on vous a accusé de dissimulation", s'est interrogée la rapporteure de la commission Nicole Bonnefoy.
Denis Merville a rappelé que l'indice est déterminé par les pouvoirs publics et "doit mesurer ces quatre polluants". "Pour mesurer d'autres polluants, il faudrait que la réglementation change, il faudrait connaître la nature des produits qui brûlaient", a-t-il indiqué, rappelant aussi que les odeurs "ne rentrent pas dans l'indice". "Sur les enseignements, on peut mesurer effectivement d'autres polluants", mais qui ne rentrent pas dans le calcul de l'indice à l'heure actuelle, a reconnu M. Merville.
Selon Véronique Delmas, pendant l'incendie, tous les résultats des capteurs de polluants continuaient à être diffusés sur le site d'Atmo. "J'ai eu l'impression que le choix de ne pas diffuser l'indice était tout à fait compréhensible", a-t-elle ajouté.
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