Récupérer les cheveux coupés et les recycler contre la pollution et pour préserver la biodiversité. C'est ce que propose l'association Coiffeurs Justes, créée en 2015 dans le Sud, à Brignoles (Var). Au total, 1 234 salons de coiffure de toute la France, mais aussi de Belgique et de Suisse, sont partenaires de cette opération. Un chiffre qui ne cesse d'augmenter. "On reçoit 100 adhésions par semaine", explique son président Thierry Gras. Parmi les nouveaux adhérents, Clémence Dorey, responsable du salon Clémence Coiffure au masculin, au 54 Quai Caligny, à Cherbourg (Manche). Elle a entendu parler de l'association varoise via les réseaux sociaux et elle y participe depuis cet été. Écoutez-la :
Clémence Dorey
Dépolluer les eaux
Outre ses fonctions répulsive, dans les exploitations agricoles, ou encore abrasive, les cheveux ont un pouvoir absorbant, utile pour dépolluer les eaux. "On remplit des collants usagers de cheveux, on les met en ligne de flottaison au bord des ports pour absorber tous les hydrocarbures des bateaux, mais aussi pour capter les huiles solaires, qui empêchent la photosynthèse de se développer. Photosynthèse qui libère de l'oxygène et nous permet de respirer", explique le responsable du salon de coiffure à Saint-Zacharie (Var) et président de l'association. Le filtre, lavable, est utilisable six à dix fois. Une fois usé, le collant servira d'isolant dans le bâtiment.
Comment y adhérer ?
Une fois le bulletin d'adhésion rempli, l'opération coûte en moyenne entre 109 et 133 euros par salon de coiffure à l'année, mais elle est défiscalisée à hauteur de 66 %. Elle comprend les frais d'adhésion (25 euros), l'achat des sacs en papier (1 euro par sac) dans lesquels sont récupérés les cheveux (jusqu'à 1,9 kg) et leur envoi (entre 6 et 8 euros) à l'association. Un seul sac peut contenir environ 220 coupes de cheveux, ce qui représente le travail d'un coiffeur en un mois. Mais l'association aimerait les rendre gratuits pour les salons. "On est en train de signer des accords avec La Poste, qui propose qu'un facteur reparte avec un sac après avoir déposé du courrier", poursuit Thierry Gras, convaincu que l'ensemble de la société doit se réapproprier ce savoir-faire ancestral :
Thierry Gras
La machine à recycler bientôt en route
Après trois ans d'étude pour déterminer la faisabilité du projet, la machine va enfin pouvoir se mettre en route d'ici les jours à venir. Une association d'aide par le travail dans le Var devrait recycler cet énorme stock, estimé pour le moment à plus de cinq tonnes de cheveux.
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