Dans les réponses actuellement apportées à ce fléau, "certains processus dysfonctionnent clairement", déplorent les experts, citoyens, associations ou familles de victimes impliqués dans cette concertation, qui doivent remettre mardi quelque 60 propositions à la secrétaire d'État Marlène Schiappa.
"Le gouvernement va désormais examiner ces travaux dans le détail. Les députés s'en inspireront pour porter des mesures législatives dans les prochaines semaines", affirment les services de Mme Schiappa.
Dans un entretien à La Croix paru mardi, la secrétaire d'État fait part de son intérêt pour plusieurs des mesures évoquées dans ce rapport d'étape, notamment l'instauration d'un "protocole clair" avec une "méthodologie précise" pour les policiers et gendarmes amenés à accueillir des victimes de violences conjugales.
Mme Schiappa évoque également la possibilité de "réquisitionner les armes à feu dès la première plainte", armes qui constituent "le premier mode opératoire, devant les coups", dans les féminicides.
Troisième sujet qui a retenu l'attention de la secrétaire d'État: "l'évolution du secret médical", qui pourrait permettre aux professionnels de santé de signaler plus facilement une situation de violence, même sans l'accord de la victime.
Les auteurs de ce rapport appellent par ailleurs à "redéfinir la procédure et les critères d'indemnisation des victimes", à mieux prendre en charge les soins psychologiques, et à rendre accessible 24h/24 le numéro d'appel 3919, dédié aux violences conjugales - ce qui serait particulièrement utile pour les femmes résidant dans les DOM, actuellement gênées par le décalage horaire.
Le monde du travail a aussi un rôle à jouer dans l'accompagnement des femmes victimes, estiment les acteurs de la concertation, qui soulignent la nécessité de "favoriser la mobilité professionnelle" des victimes, mais aussi de mettre à leur disposition "un moyen dématérialisé de conserver leurs bulletins de paie (...) pour éviter toute rétention du conjoint violent".
La conclusion du Grenelle aura lieu le 25 novembre, à l'occasion de la journée pour l'élimination des violences faites aux femmes, après la remise également des conclusions des "Grenelle locaux" le 5 novembre.
Tous les trois jours, une femme est tuée par son compagnon ou ex-compagnon, et chaque année près de 270.000 femmes sont victimes de violences.
Depuis le début de l'année, 121 féminicides ont eu lieu en France, selon le collectif féministe #NousToutes, soit autant que durant toute l'année 2018.
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