Les difficultés que l'électricien connaît sur ce chantier, dont le coût a triplé à 12,4 milliards d'euros et les retards s'enchaînent, sont dus d'une part à l'"irréalisme" des estimations initiales mais aussi à une perte de compétences de la filière et à un manque de "culture de la qualité", a déclaré Jean-Martin Folz, ex-patron du groupe automobile PSA, en présentant à Bercy son rapport.
Il a notamment pointé les "défaillances techniques et industrielles" observées sur ce projet, en particulier en matière de soudage, une des dernières péripéties de l'EPR portant sur la mauvaise qualité de certaines soudures qu'EDF est contraint de reprendre.
Il a toutefois estimé que l'EPR avait "démontré la pertinence" de sa conception et que pour redresser la qualité industrielle de la filière du nucléaire il fallait qu'EDF face un effort d'investissement et de recrutement qui ne sera possible que si l'État affiche "des programmes stables à long terme de construction de nouveaux réacteurs et d'entretien du parc existant".
Face à ce constat, et jugeant qu'il mettait en lumière "un manque de rigueur inacceptable", le ministre de l'Économie Bruno Le Maire a demandé à EDF de mettre en place un "plan d'action" d'ici un mois pour remettre la filière nucléaire aux "meilleurs niveaux d'exigence", avec un point d'étape attendu "fin 2020".
Ce plan d'action devra traiter plusieurs points mis en lumière par le rapport, en particulier la gouvernance des grands projets, l'amélioration de la coordination entre EDF et Framatome, revenu dans le giron de l'électricien après la restructuration d'Areva, et "l'établissement des responsabilités" avec une possible "réorganisation des équipes", a détaillé le ministre.
Également présent à cette conférence de presse, le PDG d'EDF Jean-Bernard Lévy a affirmé partager le "constat d'échec" du rapport, et a assuré que son groupe allait "redoubler d'efforts" pour retrouver le meilleur niveau de compétences d'ici à ce que le gouvernement décide de construire ou non de nouveaux EPR.
Sur ce point, la ministre de la Transition écologique Élisabeth Borne a rappelé qu'une telle décision ne pourrait intervenir avant le démarrage effectif du réacteur, soit pas avant la fin 2022 selon le nouveau calendrier d'EDF.
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