Sous un ciel gris et un peu de vent, 59 bateaux sont partis dimanche en tout début d'après-midi du Havre pour aller de l'autre côté de l'atlantique et rejoindre Salvador de Bahia (Brésil) après une douzaine de jours de navigation pour le meilleur d'entre eux.
La flotte, qui se compose de trois classes de bateaux - une en multicoque, les Multi50 (3 bateaux de 50 pieds/15 m), deux en monocoques, les Class40 (27 bateaux de 40 pieds/12 m) et les Imoca (29 bateaux de 60 pieds/18 m) - devrait se diviser dès lundi soir, avant d'aborder les Açores.
L'attention sera particulièrement portée sur les Imoca, bateaux stars du Vendée Globe (course autour du monde en solitaire) de retour en novembre 2020, avec une dernière génération de voiliers, les 'foilers' - les foils étant des appendices latéraux de plus ou moins 7 m agissant comme des ailes d'avion pour faire décoller la coque. Certains font leur baptême du feu sur la Transat Jacques Vabre (TJV).
Un favori, une inconnue
Premier du genre, Charal, skippé par Jérémie Beyou (en duo avec Christophe Pratt), est le grand favori alors que voilà plus d'un an que lui se rode. Les nouveaux arrivants sont: Alex Thomson (Hugo Boss, co-skipper Neal Mc Donald), Thomas Ruyant (Advens for Cybersecurity, co-skipper Antoine Koch), Charlie Dalin (Apivia, co-skipper Yann Eliès) et Sébastien Simon (Arkéa Paprec, co-skipper Vincent Riou).
"On sent que c'est l'avenir, que ce sont ces bateaux-là qui vont se disputer la victoire sur le Vendée Globe mais on est un peu comme sur le scénario de 2015, quand un seul des cinq nouveaux bateaux avait fini la Transat Jacques Vabre", souligne à l'AFP Yann Eliès, vainqueur en Imoca de la dernière édition de la TJV avec Jean-Pierre Dick.
Car, assurément, il y aura de la casse entre la France et le Brésil. Le bateau Arkéa Paprec a même quitté Le Havre privé de l'un de ses deux foils, cassé une semaine avant le départ lors du convoyage vers Le Havre.
"Charal, est le plus abouti et celui qui va le plus vite", glisse Armel Le Cléach', vainqueur du dernier Vendée Globe. "L'inconnue, c'est Hugo Boss. Un an avant le Vendée Globe (2016), ils mettent un nouveau bateau à l'eau, ils ont failli couler au large du Finistère, c'était la catastrophe. C'est pour ça que je me dis qu'il ne prendra pas de risques cette fois".
Sans les Ultimes
Le Cléac'h, co-skipper sur le monocoque Banque Populaire barré par Clarisse Crémer, n'aurait pas dû être là. Mais, passé en multicoque en 2017, il attend la sortie de sa nouvelle machine (en 2021) après le chavirage de son bateau lors de la Route du Rhum 2018. Il s'agissait de l'un des multicoques géants volants de 32 m de la catégorie très élitiste des Ultim, qui ne sont d'ailleurs pas présents sur la TJV.
Faute d'entente entre la classe et les organisateurs de la TJV, les Ultimes jouent dans leur cour. Ils se sont créés leur propre course, également en double. Elle partira de Brest dimanche prochain, avec 4 bateaux en lice.
Reste qu'il y a tout de même des multicoques sur la Transat Jacques Vabre et qu'a priori, la victoire sera pour eux.
"Ca va être des conditions assez intéressantes pour nous, les Multi50. J'ai hâte de cette confrontation, entre guillemets, entre les Imoca et les Multi50, chacun va essayer de gagner dans sa classe et en plus essayer d'arriver premier au scratch", se réjouit Sébastien Rogues (Primonial), "déçu" que la classe ne soit pas davantage mise en avant. "J'espère qu'on leur donnera vraiment tort en arrivant premier à Salvador!"
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