Le Premier ministre est attendu samedi (16H30 locales, 22H30 dans l'hexagone) en clôture d'une conférence internationale à Pointe-à-Pitre qui réunit des délégations de toute la zone (Mexique, Etats-Unis, République dominicaine, Panama, Guatemala, Costa Rica...), avec l'idée de formaliser dans une "déclaration politique" une "alliance contre les sargasses", précise Matignon.
Cette initiative, portée par la région Guadeloupe, recouvre des partages de connaissances scientifiques afin d'éclairer les causes d'un phénomène pour l'heure assez mystérieux, ainsi que ses conséquences économiques, sociales et sanitaires. Elle englobe aussi des "réponses opérationnelles, très pratiques" sur la détection en amont, le ramassage de ces algues et leur possible valorisation, souligne cette source.
Dans son discours, M. Philippe devrait rappeler "l'importance du dialogue multilatéral sur les questions d'environnement, de protection de la biodiversité, sur l'adaptation au changement climatique", selon Matignon.
Une message qui pourrait notamment s'adresser au président d'extrême droite et climato-sceptique brésilien Jair Bolsonaro. Le Brésil est représenté à Pointe-à-Pitre par des "instituts de recherche et certaines autorités" qui ont, elles, "participé bien volontiers", notent les services du Premier ministre. Car l'un des facteurs de la prolifération pourrait être l'apport de nutriments dans l'océan liés à la déforestation, notamment en Amazonie.
Depuis 2011, le phénomène s'est en tout cas intensifié. Les échouements réguliers bloquent parfois les ports, et dégagent en séchant de l'hydrogène sulfuré et de l'ammoniac qui peuvent provoquer maux de tête et vomissements.
Au cours d'une année 2018 dévastatrice sur ce point tant pour les riverains que les touristes, le gouvernement français a annoncé un plan de 10 millions d'euros sur deux ans, abondé pour moitié par l'Etat, et pour l'autre moitié par l'Union européenne et les collectivités. En permettant aux communes de s'équiper en machines, l'ambition est de contenir à 48 heures le délai de collecte de ces algues après leur arrivée sur le littoral, car passé cette échéance, les rejets toxiques débutent.
Cadre juridique
Un an et demi après le lancement de ce plan, M. Philippe devrait donc faire un point d'étape, en revenant sur l'impact budgétaire pour les communes, qui doivent encore parfois recourir à des prestataires privés pour le ramassage.
Face à une enveloppe initiale qui s'épuise, la "déclaration commune" qui doit être adoptée par les Etats et organisations samedi devrait offrir un cadre juridique nécessaire pour accéder à certains fonds internationaux, voire à des indemnisations d'assureurs.
Emboîtant le pas en Outre-mer à Emmanuel Macron, qui a passé sa semaine dans l'océan Indien entre Mayotte et La Réunion, M. Philippe profitera aussi de son passage en Guadeloupe pour visiter dimanche le chantier du futur centre hospitalier universitaire (CHU) à Pointe-à-Pitre, dont l'inauguration est prévue en 2023.
Le Premier ministre se fera notamment présenter le bâtiment des soins critiques, remarquable pour "sa résilience face au risque sismique", vante-t-on à Matignon. Et cette venue intervient alors que l'actuel CHU, durement touché par un incendie fin 2017 mais également en proie à des difficultés structurelles de gestion, financement et approvisionnement, sort pour sa part d'un mouvement de grève de deux mois et demi.
M. Philippe parcourra aussi l'exposition "Le modèle noir", qui traite de la représentation des Noirs dans l'histoire de l'art et est installée au Mémorial ACTe, un musée dans lequel l'Etat vient de faire son entrée au conseil d'administration.
Mais d'autres sujets pourraient aussi s'inviter dans le séjour lors d'échanges avec élus et populations, comme celui, brûlant, de la chlordécone, un insecticide dangereux utilisé de 1972 à 1993 aux Antilles. Alors que la responsabilité de l'Etat semble bel et bien engagée dans ce dossier, une commission d'enquête parlementaire, qui a auditionné quatre ministres la semaine passée, doit rendre son rapport avant le 4 décembre.
A LIRE AUSSI.
En Guadeloupe, l'enfer de vivre avec les sargasses
En Guadeloupe, Emmanuel Macron tente de rassurer sur les sargasses
Après la Martinique, Macron arrive en Guadeloupe pour évoquer les sargasses
Après le chlordécone en Martinique, Macron attendu sur les sargasses en Guadeloupe
Irma: Saint-Barth et Saint-Martin confrontés aux risques sanitaires
- Amazonie
- Antilles
- Bresil
- cadre juridique
- changements climatiques
- connaissances scientifiques
- costa rica
- déforestation
- durement touchés
- Emmanuel Macron
- guadeloupe
- Guatemala
- histoire de l\'art
- jair bolsonaro
- la réunion
- maux de tête
- Mayotte
- Mexique
- Panama
- protection de la biodiversité
- république dominicaine
- résilience
- USA
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.