"C'est une enquêtrice d'une brigade de recherche de la gendarmerie qui allait aux champignons, comme elle le fait chaque année, qui a découvert le corps mercredi", selon une source proche de l'enquête.
Il se trouvait sous des branchages d'où émergeait un ossement dans une forêt près de Rosheim, à une trentaine de kilomètres au sud-ouest de Strasbourg, a précisé une autre source proche du dossier.
Cette forêt figurait parmi les trois secteurs qui avaient été ratissés sans succès dans les premiers mois de l'enquête avec le concours de militaires. Plusieurs éléments y avaient conduit les enquêteurs: le "bornage" du téléphone de Jean-Marc Reiser, mis en examen pour assassinat dans ce dossier, et les promenades que ce fils de forestier y effectuait régulièrement depuis son enfance.
"Il y a un certain nombre d'éléments qui font penser aux enquêteurs qu'il pourrait s'agir de Sophie Le Tan", a indiqué à l'AFP le procureur de Saverne Philippe Vannier, qui a toutefois souligné qu'il s'agissait encore d'une "hypothèse de travail", appelant à "la plus grande prudence".
Selon M. Vannier, des "échantillons" ont été prélevés lors d'une autopsie pratiquée vendredi matin sur les "restes humains" retrouvés. "On saura au plus tôt en début de semaine prochaine" s'il s'agit de l'étudiante, a-t-il averti, relevant le "délai d'analyse incompressible".
Une enquête en recherche des causes de la mort a été ouverte et confiée conjointement à la direction interrégionale de la police judiciaire et à la section de recherches de la gendarmerie de Strasbourg.
Depuis mercredi, plus d'une vingtaine d'enquêteurs de la PJ ont été mobilisés, ainsi que plusieurs dizaines de gendarmes, notamment pour ratisser la forêt.
Etudiante sans histoire, Sophie Le Tan est introuvable depuis le 7 septembre 2018, jour de son vingtième anniversaire.
La jeune femme cherchait alors un logement avant la rentrée universitaire. Elle avait répondu à l'annonce d'un particulier pour un appartement à Schiltigheim, dans l'agglomération de Strasbourg, et convenu d'un rendez-vous pour le visiter un vendredi matin. Depuis, plus de nouvelles.
Inquiète de ne pouvoir la joindre alors qu'elle était attendue le jour même dans un restaurant pour fêter son anniversaire, sa famille avait donné l'alerte et un appel à témoins avait été rapidement lancé par la police pour retrouver la jeune femme brune de 1,55 m.
Traces de sang
Deux autres jeunes femmes s'étaient signalées, indiquant avoir répondu à la même annonce. Mais personne ne s'était présenté au rendez-vous: contrairement à Sophie, elles étaient venues accompagnées.
Jean-Marc Reiser, 59 ans, qui avait posté l'annonce immobilière, a été arrêté quelques jours plus tard. Déjà condamné pour viols et acquitté au bénéfice du doute pour la disparition d'une jeune femme dans les années 1980, il a été mis en examen pour assassinat, enlèvement et séquestration.
En dépit de traces de sang de Sophie volontairement effacées retrouvées dans son appartement et sur le manche d'une scie saisie dans sa cave, le suspect clame toujours son innocence. Il affirme avoir soigné Sophie Le Tan blessée à la main, avant qu'elle ne s'en aille.
Début octobre, les avocats de Jean-Marc Reiser avaient demandé, lors d'une audience à huis clos, que la saisie au domicile de leur client de plusieurs objets, notamment ceux couverts de traces de sang de la jeune femme, soit retirée du dossier d'instruction en raison d'irrégularités procédurales. Cette requête en nullité a été rejetée.
"Le seul soulagement que la famille pourrait avoir serait de savoir où est Sophie et de pouvoir commencer le travail de deuil", avait alors déclaré l'avocat des proches, Me Gérard Welzer.
Début septembre, les proches de la jeune fille avaient organisé une marche, un lâcher de colombes et une minute de silence en son souvenir, un an après sa disparition.
A LIRE AUSSI.
Disparition de Sophie Le Tan: Jean-Marc Reiser entendu par le juge d'instruction
Étudiante disparue à Strasbourg: nouvelle battue citoyenne
Famille disparue: la carte vitale de la fille retrouvée
Macron au chevet de Strasbourg, où le bilan s'alourdit
Chérif Chekatt abattu, Strasbourg veut revenir à une "vie normale"
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.