Avec aujourd'hui quatre spectacles à son actif et de nombreuses performances, la Presque compagnie, qui est Rouennaise (Seine-Maritime), croise les disciplines, défend un retour à l'humain. Charlotte Rousseau, qui a imaginé le Free slow, nous parle de cette nouvelle performance participative :
De quoi s'agit-il ?
"Plus qu'une performance, c'est un happening, car on ne sait pas ce qui peut se passer à chaque représentation. Ce Free slow est le fruit d'une rencontre entre les performeurs de la compagnie - Stan Briche et Éléonore Guipouy - et le public. Les performeurs invitent les personnes du public qui le souhaitent, à danser avec eux un slow. Ils brandissent des pancartes à la façon des manifestants sur lesquels sont inscrits ces simples mots 'free slow' et ceux qui le souhaitent viennent vers eux. Les deux partenaires de danse sont alors munis d'un casque et sont les seuls à entendre un même slow simultanément. C'est la musique qui les connecte en les isolant du reste du monde. Free slow propose ainsi de partager un moment d'intimité de trois à quatre minutes avec un inconnu."
Quel est le but du Free slow ?
"Le Free slow s'inscrit dans le cadre du projet 'Ce que nous pensons, personne ne peut nous le prendre' : un cycle de performances sur deux ans, dont le but est d'inviter les gens à se reconnecter entre eux. Nous faisons le constat d'une société qui favorise de plus en plus l'individualisme, mais nous voulons contrebalancer cette tendance avec ce genre de propositions originales. Le slow est une danse qui n'est plus très pratiquée de nos jours, mais cela nous permet de réapprendre le contact au participant. C'est une danse qui favorise une très grande proximité, et dont la rythmique particulière nous déconnecte du monde qui nous entoure. C'est un temps suspendu, une expérience hors du temps."
Comment le public accueille ce type de performance ?
"Nous avons inauguré ce concept il y a deux ans. Nous répondions alors à une commande du Muséoseine, pour qui nous devions proposer une visite décalée des collections. Le Free slow n'était qu'une partie de la performance et nous avons été agréablement surpris de voir que cette proposition a été accueillie avec beaucoup d'enthousiasme par le public. Nous avons donc décidé d'en faire une performance à part entière. Nous l'avons ensuite proposé à l'école d'architecture, dans le cadre d'une soirée étudiante. La performance est aussi belle à faire qu'à voir. C'est un moment magique que nous proposons. Même si le concept pourrait sembler simple, le simple fait d'être touché par autrui induit beaucoup d'émotion. Le climat est toujours surprenant."
Pourquoi avoir donné ce titre à la Presque compagnie ?
"C'est une compagnie qui se trouve à la frontière entre différentes disciplines. Notre titre fait preuve d'humour et d'autodérision. C'est presque de la danse, presque du théâtre, presque de la musique, presque de la vidéo, presque de la performance, et c'est tout cela à la fois. Nous employons à notre insu le mot 'presque' à longueur de temps et ce qui nous a plu dans ce vocabulaire, c'est l'aspect imperfectible qu'il sous-entend. La Presque compagnie, c'est surtout une compagnie qui privilégie le retour à l'humain. L'humain est au centre de nos recherches. Nous n'inventons rien, nous ne faisons que transmettre."
Mardi 5 novembre 2019, hall du campus Pasteur et mercredi 6 novembre, hall campus Martainville à Rouen à midi. Gratuit. Tél. 02 32 76 93 01
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