Cette proposition, approuvée dans la matinée lors d'un vote à main levée, exige, en contrepartie, un plan d'économie annuel de 12 millions d'euros, selon les syndicats CFE-CGC et Sud, organisateurs de cette consultation.
Vendredi, alors que les ateliers de production des turbines à gaz étaient bloqués depuis une dizaine de jours par des salariés, la direction de GE avait mis sur la table deux nouvelles options au plan social initialement annoncé le 28 mai : la première prévoyait de réduire de 111 les suppressions d'emplois, la seconde de 307, moyennant ce "plan de réductions de coûts et d'amélioration de la performance du site".
Selon ce deuxième scénario adopté lundi, l'effectif total du site de production des turbines à gaz de GE Belfort passera à 1.275 employés d'ici fin 2020.
"Plébiscite"
Porte-parole de l'intersyndicale CFE-CGC/SUD, amputée depuis ce week-end de la CGT qui en a claqué la porte, Philippe Petitcolin s'est félicité du résultat du vote, un "large plébiscite des salariés présents" qui va permettre aux syndicats d'entrer en négociations avec la direction autour de la nouvelle mouture du plan social.
"L'avancée majeure, c'est qu'il y a un projet industriel qui va également être négocié d'ici à la fin de l'année", a-t-il souligné, insistant sur "l'objectif" qui est "d'avoir un maximum de départs non contraints".
"On a sacrément progressé depuis dix jours, mais je n'ai jamais perdu confiance", a réagi Francis Fontana, responsable Sud.
Le projet industriel, qui redonnerait à Belfort un statut de centre mondial de décision de GE dans les turbines à gaz, sera discuté d'ici à la fin de l'année pour entrer en vigueur en juin 2020, a précisé M. Petitcolin.
General Electric emploie quelque 4.300 salariés dans la Cité du Lion, dont 1.800 dans l'entité des turbines. Le groupe américain avait annoncé en mai un plan social prévoyant initialement la suppression de près de 1.050 postes en France, dont 792 à Belfort.
Le dossier GE est surveillé de très près par Bercy, où une réunion a eu lieu mardi dernier afin de tenter de débloquer la situation. Le ministre de l'Economie, Bruno Le Maire, a demandé à plusieurs reprises à la direction de mettre sur la table "un plan social moins important en terme de suppressions d'emplois".
Samedi, quelque 2.600 manifestants, selon la préfecture, avaient battu le pavé à Belfort en soutien aux employés du site industriel. Dans les rangs des manifestants, des élus locaux mais aussi le chef de file de la France insoumise, Jean-Luc Mélenchon, qui s'est abstenu de toute déclaration.
"Fleuron"
General Electric est "un fleuron de notre industrie nécessaire pour réaliser la transition énergétique que #Macron et ses amis ont abandonné", a-t-il toutefois tweeté.
Cette manifestation a mis en lumière les dissensions au sein de l'intersyndicale : la CGT a refusé d'y prendre part, préférant rejoindre un piquet de grève devant l'usine et se désolidarisant de Sud et de la CFE-CGC, accusés par certains d'être des "vendus".
Lundi matin, une vingtaine de salariés maintenaient toujours ce piquet devant le site, selon des journalistes de l'AFP.
"La CGT a fait exploser en plein vol l'intersyndicale (...) Je pense que c'est une bonne chose qu'ils ne soient pas là ce (lundi) matin" lors du vote, a estimé Philippe Petitcolin.
La CGT entend mener des négociations séparées avec la direction, centrées sur le maintien des avantages sociaux. Selon M. Petitcolin la direction aura ainsi "deux fronts à gérer" avec "deux négociations" et des concessions à faire "aux deux camps" ce qui est "plutôt positif pour l'avenir des négociations".
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